Un ticket à 49€ par mois pour les transports en commun allemands // L'Afrique à l'honneur au festival Kyotographie au Japon
Après le succès du "ticket à 9€" entre juin et août 2022, le "ticket à 49€" est en vigueur depuis ce 1er mai 2023 en Allemagne. Il s'agit d'un abonnement pour les transports en commun, ouvert à tous, qui permet de voyager dans tout le pays pour ce prix fixe de 49€ par mois. Les utilisateurs peuvent utiliser bus, trams, métros ou encore tous les trains régionaux. Seuls les trains à grande vitesse, les ICE, sont exclus.
Bientôt seize millions d'abonnés ?
"C'est le plus importante réforme des transports de l’histoire", a dit le ministre des Transports Volker Wissing. Après le 52 millions de "tickets à 9€" vendus l'an dernier, l'Etat central allemand et les Bundesländer, les régions, ont -longuement- négocié pour trouver un successeur à ce ticket. Cet abonnement à 49€ est financé à hauteur d'un milliard et demi d'euros par l'Etat central et à la même hauteur par les régions, jusqu'en 2025 pour l'instant.
Les 11 millions de personnes qui avaient d'autres abonnements, souvent plus chers, devraient désormais basculer sur celui-ci, pour payer moins cher. Six millions d'abonnements supplémentaires, nouveaux, sont aussi attendus, ce qui porterait le total d'utilisateurs de ce ticket à 16 millions, sur une population totale en Allemagne de 84 millions de personnes.
Si elle n'utilise pas le mot "révolution" comme le ministre fédéral des Transports, Dorothee Saar, qui dirige le département circulation et qualité de l'air à la Deutsche Umwelthilfe, parle d'une bonne mesure. "C'est dans tous les cas une bonne chose, parce qu’on avait, jusqu'à présent, un système de prix assez opaque, compliqué, avec des zones différentes, des prix différents", dit-elle au micro de Vu d'Allemagne. "Désormais, de pouvoir prendre chaque bus, chaque train régional, sans avoir à se faire du souci si on a le bon ticket ou pas, c’est une bonne chose. Il faudra en revanche en faire davantage pour les gens avec les salaires les plus bas. 49€, ça reste beaucoup d’argent pour les gens les moins aisés."
Différences régionales
En Allemagne, beaucoup regrettent aussi le millefeuille des règles autour du ticket. S'il coûte 49€ partout, il est proposé, en fonction des régions, parfois moins cher pour les jeunes, mais pas partout. Il est parfois possible aussi d'emmener un vélo, parfois pas.
Certains élus, qui étaient réticents à la mise en place du ticket, mettent aussi en doute le fait que celui-ci puisse aider à réduire le nombre de voitures sur les routes. Ils mettent en avant le fait que le nombre de véhicules sur les routes n'avaient pas baissé l'an dernier avec le ticket à 9€.
Mais Dorothee Saar estime que le situation est désormais différente. "Le ticket à 9 euros à été en vigueur pendant trois mois, pendant les vacances, et cela a eu pour conséquence que de nombreux bus et trains ont été très fortement fréquentés par des gens qui voulaient faire une excursion, ce qui n'est peut-être pas l'environnement le plus attractif que l'on puisse imaginer pour les personnes qui doivent prendre un train ou un bus tous les jours pour aller au travail".
Investissements encore nécessaires
L'experte en mobilités veut croire que les habitudes puissent changer, même au pays de l'automobile. "Sortir de la voiture, je pense que cela prendra un peu de temps et cela dépendra aussi de la manière dont l'offre est structurée, et bien sûr également de l'évolution future des prix du carburant. Si les automobilistes voient que le trajet en voiture devient de plus en plus cher et que d'un autre côté il y a un billet de transports en commun bon marché, c'est un argument de plus".
Mais ce seul ticket à 49€ ne suffira pas à changer complètement les habitudes, les experts sont unanimes. L'Allemagne doit aller plus loin pour réduire son nombre de voitures et ses émissions de gaz à effet de serre drastiquement dans le domaine des transports. "Il faut investir, en ville, comme à la campagne", insiste Dorothee Saar. Elle cite les villages où le seul transport en commun disponible est le bus scolaire qui passe deux fois par jour. "Il faut développer des offres sur les petits territoires, augmenter l'offre aussi en milieu urbain, non seulement en termes de nombre, c'est-à-dire en densifiant les cadences ou en augmentant le nombre de bus, mais aussi en rendant la circulation automobile moins attractive en ville".
Le réseau de transport en Allemagne est en mauvais état, vieillissant. Cela se ressent au quotidien avec des trains souvent en panne ou en retard. Sur les longues distances l'an dernier, plus de 60% des trains ne sont pas arrivés à l'heure prévue. On estime les investissements nécessaires à près de 9 milliards d'euros par an pour les dix prochaines années. Le ministre des Transports n'a pas exclu une hausse du prix du billet à 49€ à l'avenir, pour rendre la formule plus viable économiquement.
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