Transports à 9€ en Allemagne, inflation record et milliards pour la Bundeswehr // Portrait de l'Emir Abdelkader, fondateur de l'Etat algérien moderne
"Tout le monde en parle", titrait en Une un grand quotidien allemand cette semaine. Ce dont il est question : le 9-Euro-Ticket, le billet transport en commun mensuel à 9€, en place depuis ce 1er juin dans toute l'Allemagne. Comme son nom l'indique, c'est un abonnement, valable un mois, qui permet de voyager dans tout le pays pour 9€, avec tous les transports en communs : bus, trams et trains, en illimité. Seul restriction, pas de moindres quand même, ce billet est valable pour les trains régionaux, mais pas les ICE, ou le IC, les trains à grande vitesse allemands.
Il n'empêche que c'est une petite révolution dans le pays. En temps normal, un abonnement aux transports en commun coûte, rien qu'à Berlin, 86€ par mois, 93€ à Hambourg. Ca monte à 200€ pour les abonnements régionaux, dans l'Ouest par exemple, sur la ligne entre Cologne et Bonn, utilisée par des milliers de personnes chaque jour. Pendant trois mois, de juin à août, cela ne coutera donc plus que 9€ pour tout le monde. Et comme il y a des trains régionaux dans tout le pays, il est même possible de traverser l'Allemagne pour ce prix.
La mesure a été décidé par le gouvernement allemand pour faire face à la hausse des prix de l'essence notamment. L'idée est d'alléger les frais de ceux qui doivent se déplacer, tout en espérant que cela incitera certains à continuer à prendre les transports en commun au mois de septembre, à la fin de la mesure. L'idée est donc de concilier économie et écologie. Une mesure pas gratuite quand même : l'Etat allemand a débloqué 2 milliards et demi d'euros pour financer tout cela.
Près de 7 millions de tickets ont déjà été vendus ce 1er juin, une véritable ruée aux guichets et sur internet. La Deutsche Bahn, la compagnie ferroviaire allemande, a déjà prévu des trains en plus pour faire face à l'affluence. Une bonne chose, disent certains. Un gaspillage d'argent publique, répondent les autres.
En savoir plus sur ce ticket à 9€, en allemand, avec les cours de la DW ci-dessous ↓
Inflation record en Allemagne
La nouvelle n'a pas vraiment surpris en début de semaine, mais personne n'aurait parié avec un tel taux d'inflation il y a quelques mois encore en Allemagne. En mai, sont taux s'élève à 7,9%, du jamais vu depuis 1952, en Allemagne de l'Ouest à l'époque. La flambée des prix est surtout liée à une hausse des tarifs de l'énergie : plus 38,3% en Allemagne ce mois-ci. Le litre d'essence s'affichait en début de semaine encore au-dessus de 2€. Les prix des denrées alimentaires grimpent aussi de plus de 11%.
C'est en Allemagne, mais pas seulement. Le taux d'inflation dans la zone euro a battu un nouveau record en mai, à 8,1% sur un an. Le taux de chômage en Allemagne est toujours à 5%, mais les prévisions pour l'économie allemandes sont assez sombres pour les mois qui viennent.
Des milliards pour l'armée allemande
De l'argent, l'Allemagne va en débloquer beaucoup pour la Bundeswehr : 100 milliards sur cinq ans pour les militaires allemands. C'était prévu, nous en avions parlé dans ce magazine au mois de mars. Mais encore fallait-il que cela soit validé par le Parlement.
C'est là que ça devient un peu technique : en validant ses 100 milliards de dépense, le Parlement va créer de nouvelles dettes en Allemagne. Or, cela va contre des règles budgétaires allemandes normales. L'opposition conservatrice à la coalition au pouvoir devait donc aussi valider la dépense, 2/3 des voix parlementaires sont nécessaire au total. Il fallait donc qu'elle soit d'accord de le faire.
La CDU, le parti conservateur, a pour cela posé ses conditions, et un accord a été trouvé finalement dimanche dernier. Il indique déjà clairement comment une partie de l'argent sera dépensé. L'Allemagne achètera par exemple des avions chasseurs américains F-35. La somme servira uniquement à la Bundeswehr. Les Verts, les écologistes au gouvernement, sont revenus sur leurs idées de départ. Ils voulaient par exemple qu'une partie de ces 100 milliards servent à des projets d'aide au développement. Ca ne sera pas le cas.
Avec ces 100 milliards, l'Allemagne devrait pouvoir atteindre l'objectif fixé par l'Otan de consacrer 2% du PIB national par an à la défense. Un taux que l'Allemagne ne respectait pas jusqu’ici. Un changement majeur dans la politique étrangère provoqué par le choc de l'invasion russe en Ukraine.
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L'Emir Abdelkader, personnage central de l'histoire algérienne
En seconde partie de ce podcast, portrait de l'Emir Abdelkader. Un personnage né en 1808 et mort en 1883. Chef de guerre, fondateur du premier État algérien, mais aussi sauveur de chrétiens persécutés à Damas, il est au cœur d’une exposition au Musée des civilisations de l’Europe et la Méditerranée (MuCEM) à Marseille en France. Une exposition à l'occasion du 60e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie. Nadir Djennad dresse le portrait de cet homme combattant et humaniste à la fois et nous emmène à l'exposition.
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Vu d’Allemagne est un magazine radio hebdomadaire, proposé par Hugo Flotat-Talon et Anne Le Touzé -avec la coopération cette semaine de Peter Hille pour le sujet sur la chasse- diffusé le mercredi et le dimanche à 17h30TU, et disponible aussi en podcast.Vous retrouvez tous les numéros dans la médiathèque, à écouter en ligne ou à télécharger en format MP3. Le podcast est également disponible sur certaines plateformes de podcasts.