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Le torchon brûle entre Londres et Moscou

16 mars 2018

A trois jours du scrutin qui devrait reconduire Vladimir Poutine, les tensions montent entre la Russie et le Royaume-Uni, suite à l’empoisonnement d’un ancien espion russe sur le territoire britannique.

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Russland Putin hält kurz vor Wahl traditionelle Jahresansprache
Image : Reuters/M. Shemetov

'Les alliés de l'OTAN expriment leur solidarité avec le Royaume-Uni'(Stoltenberg)

L’affaire Skripal, du nom de l’ancien espion russe empoisonné le 4 mars en Grande-Bretagne, oblige les Etats à choisir leur camp. D’un côté, Londres accuse le Kremlin d’être à l’origine de cette attaque que le Royaume-Uni juge d’autant plus inacceptable qu’elle a été commise avec du poison chimique sur son territoire national.

Berlin a mis plusieurs jours à condamner l’attaque mais le gouvernement vient de publier un communiqué commun avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, dans lequel l’implication de la Russie est qualifiée "d’explication la plus plausible".

Solidarité et offre de soutien

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a soutenu le Royaume Uni tout en précisant que sa réponse devait être proportionnée. Londres n’a d’ailleurs pas demandé d’activer la clause de défense commune qui ouvrirait la voie à une militarisation du différend. "Les alliés de l’OTAN expriment leur solidarité avec le Royaume-Uni. Ils offrent leur soutien dans la conduite des enquêtes à venir. Et appellent la Russie à répondre aux questions du Royaume-Uni," explique le secrétaire général de l’OTAN.

Les Occidentaux estiment que l’agression de l’ex-agent russe constitue une atteinte envers la souveraineté britannique et une violation du droit international. Ce qui risque de froisser la Russie.

Poutine se pose en victime

Mais ces accusations servent aussi la communication de Vladimir Poutine. Le chef de l’Etat russe se complaît dans son rôle d’homme fort qui effraie l’Europe. L’affaire lui permet de se présenter en victime d’un complot en dénigrement, ourdi par les Occidentaux.

Jeudi (15.03), en marge d’un forum organisé à Moscou sous le nom de "Russie, le pays des possibles", Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, a déclaré :"Je ne comprends pas les motifs de nos collègues britanniques. Je ne sais pas, mais je pense que leurs motivations ne sont pas honnêtes."

Cette nouvelle polarisation permet à Vladimir Poutine de cultiver son image d’homme fort qui fait valoir ses propres intérêts sans plier, ce qui chatouille les réflexes nationalistes de l’opinion publique russe, tout en légitimant son nouveau plan d’armement présenté en début d’année.

Une tactique déjà adoptée par Moscou dans le conflit en Ukraine, avecl’annexion de la Crimée au nez et à la barbe des Européens.

En dépit des sanctions européennes déjà en place et des nouvelles sanctions américaines annoncées mercredi (14 mars), Moscou multiplie ces derniers mois les "provocations".

L'Allemagne a ainsi accusé des "hackers russes" d'être à l'origine de la cyberattaque de grande ampleur conduite contre des ministères et le Parlement allemand début mars.

Le nouveau chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, prône depuis longtemps une ligne plus dure vis-à-vis de la Russie. Marquée par la guerre froide, l'Allemagne peine neánmoins à se positionner clairement face à Moscou, ne voulant surtout pas lancer une course à l'armement.