L'Allemagne frappée par des hackers russes
1 mars 2018Selon des sources du renseignement allemand cité par l’agence DPA, les personnes à l’origine de l’intrusion informatique du réseau interne du gouvernement appartiendraient au groupe ATP28, une communauté de pirates informatiques russes.
Cette attaque est le signe que le système de défense informatique de l’Allemagne comporte encore des failles, observe la Süddeutsche Zeitung.
Le journal de Munich ne manque pas de rappeler que des faits similaires s’étaient déjà produits en 2015, lorsque ce groupe de hackers, réputé proche du Kremlin, avait réussi à s’infiltrer puis à extraire des données du réseau informatique du Bundestag, le Parlement allemand.
"Pour remédier à ce problème, il faudrait miser sur une politique défensive", propose la Süddeutsche Zeitung, qui critique, par ailleurs, l’attitude du gouvernement qui consiste à investir toujours plus d’argent pour attaquer les serveurs des hackers. "Utiliser le modus operandi de l’ennemi est non seulement répréhensible, mais aussi problématique du point de vue du respect de l’Etat de droit", conclut le quotidien.
A en croire les services de renseignement allemands, l’attaque aurait été repérée fin 2017, mais elle aurait débuté un an plus tôt, faisant peser des craintes d’intrusions des hackers dans le déroulement de l'élection législative de septembre dernier.
Et la SüdwestPresse de s’interroger : "Comment un pays si avancé sur le plan technologique et dont plusieurs domaines sont informatisés n’arrive pas à sécuriser des serveurs aussi importants que ceux des ministères ?""Vu l’état déplorable du système technologique actuel, il y a vraiment lieu de s’inquiéter", écrit le journal.
Si les soupçons des autorités allemandes vis-à-vis de ce groupe de pirates russes, proches de Moscou, venaient à se confirmer, il faudrait craindre le pire, prévient de son côté l’éditorialiste du journal MittelDeutsche Zeitung. Car, selon lui, cela impliquerait que l’Etat fédéral allemand n’est pas seulement la cible de simples hackers, mais des cyber-guerriers.
Législatives italiennes
L’autre thème au menu des journaux allemands concerne les législatives italiennes du 4 mars prochain. L’Europe selon la Handelsblatt, n’a pas à s’inquiéter. A supposer, par exemple, que le mouvement populiste des 5 étoiles obtienne la majorité des voix, rien ne sera gagné en raison du système électoral italien qui associe scrutins proportionnel et majoritaire, observe le journal.
Die Welt, de son côté estime que le scrutin de dimanche ne changera pas grand-chose pour les Italiens. Le journal s’intéresse plus particulièrement à Silvio Berlusconi dont le parti Forza Italia est en lice au sein d’une coalition qui rassemble trois autres partis.
Dans les années 90, il avait promis de moderniser le pays, de le bureaucratiser et de mettre en place une coalition centre-droit autour de laquelle le système politique tournerait. "De tout cela, il n’en fut rien", note Die Welt qui souligne que les passages de Berlusconi à la tête du Conseil des ministres ont été marqués par des promesses non tenues.