FDP, Linke, Verts... les "faiseurs de rois"
18 septembre 2013Trois petits partis certes, mais d’une importance stratégique puisque ce sont des "faiseurs de rois", comme on les appelle en Allemagne. Ni la CDU, ni le SPD n'obtiendront sans doute la majorité absolue, et par le jeu des alliances, diverses coalitions gouvernementales sont possibles.
Le FDP, parti libéral
Fondé en 1948, le FDP défend les principes d’une économie de marché libérale, dans laquelle l'État intervient le moins possible. Le FDP est favorable aux privatisations. Son principal réservoir d'électeurs : les professions libérales, indépendantes, médecins, dentistes, avocats, architectes, entrepreneurs….
Aujourd’hui, selon les sondages d’intentions de vote, le FDP obtiendrait autour de 6%. Dans ce cas, il serait représenté au Bundestag et pourrait servir de partenaire de coalition à chacun des 2 grands partis CDU ou SPD. Parmi les personnalités du FDP, on peut citer Hans Dietrich Genscher, qui fut, entre autres, ministre des Affaires étrangères pendant près de vingt ans, de 1974 à 1992. Mentionnons aussi l’actuel chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle.
Alliance 90/Les Verts, le parti écologiste
La couleur verte symbolise le caractère écologique des ambitions de ce parti fondé en 1980. Né de l’opposition extra-parlementaire à la fin des années 1960 et de la révolte estudiantine de 1968, ce parti a rassemblé aussi militants anti-nucléaire et défenseurs de l’environnement. C'est en 1983 que les Verts font une entrée spectaculaire au Bundestag.
De 1998 à 2005, les Verts ont été partenaires de coalition gouvernementale avec les socio-démocrates du SPD. Une figure emblématique des Verts : Joschka Fischer, un ami de l'eurodéputé écologiste franco-allemand Daniel Cohn-Bendit. Joschka Fischer est devenu chef de la diplomatie allemande sous le chancelier Gerhard Schröder.
Depuis 2005, les Verts sont dans l’opposition, leur principal représentant est Jürgen Trittin. Ces dernières semaines les intentions de vote sont en baisse pour ce parti qui recueillerait autour de 11% des voix, selon les sondages.
Die Linke, le parti de la gauche radicale
Le parti a été fondé en 2007 par la fusion du PDS, parti successeur de l’ancien parti communiste est-allemand, avec la WASG de l’ouest, une mouvance qui rassemblait les déçus de la social-démocratie. Aujourd’hui, Die Linke a toujours des conflits internes, entre, à l’est, des communistes purs et durs dans la tradition de Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg et, à l’ouest, une aile moins rigide représentée par l’ancien social-démocrate Oskar Lafontaine.
Une icône du parti est Sarah Wagenknecht, ex-communiste bon teint qui s’est rapprochée entre-temps de la faction occidentale et d’Oskar Lafontaine. Le parti dit se battre pour une société plus juste, un accès à l’éducation et la santé égal pour tous, une augmentation sensible des impôts pour les riches et une taxe supplémentaire pour les millionnaires, un salaire minimum garanti comme aussi une retraite minimum garantie. Selon les sondages, Die Linke, qui souhaite un État plus dirigiste, recueillerait autour de 8% des intentions de vote.