Dissensions dans le dialogue inclusif malien
17 juillet 2014Le ministre malien des Affaires étrangères a affiché la bonne intention de Bamako :
« Nous sommes venus ici avec la ferme intention de trouver une solution à la crise et nous sommes disposés à travailler avec nos frères du nord pour une solution efficace et durable. »
Abdoulaye Diop a beau rassurer sur les intentions de son gouvernement, le MNLA - Mouvement National de Libération de l'Azawad - demande à voir et il s'étonne déjà de ne pas être associé à la préparation de cette rencontre. Son représentant, Djenni Mohamed Ameyga, ne se retient pas de le faire savoir :
« Je suis étonné que notre mouvement n'ait pas été consulté au préalable sur ces discussions. Nous n'avons pas été consultés et je tiens à dire que si l'on veut ramener réellement la paix au Mali, il faudra alors discuter avec tous les belligérants dont le MNLA. »
Cette précision faite, Djenni trace la feuille de route de son mouvement :
« Nous sommes ici pour prendre contact avec le gouvernement malien pour tenter de dessiner les contours de ce que seront les prochaines négociations. C'est la raison unique de notre présence ici et nous n'avons nullement l'intention de discuter d'autres choses. »
Rencontrer le gouvernement malien : Bamako ne demande pas plus. À condition de ne pas dépasser les lignes rouges comme le dit Abdoulaye Diop :
« Nous sommes disposés à accepter toute solution qui ne remet pas en cause le caractère républicain du Mali, sa constitution et son intégrité. Nous sommes prêts dans ce cadre à discuter de toute forme de gouvernance. »
Et le MNLA ne rechigne pas. L'indépendance est désormais une vieille histoire, mais l'intégrité territoriale peut avoir une autre signification :
« Le problème n'est pas simplement de dire : nous sommes pour l'intégrité territoriale, mais de savoir comment l'unité nationale sera construite. Qui occupera quoi dans la maison Mali. »
Tout le monde est surpris ici par la sortie du MNLA. Cette rencontre a été préparée pendant de longs mois. Deux engagements préalables ont été signés avec les six groupes présents à Alger, une déclaration et une plate-forme dite d'Alger. Et selon le gouvernement algérien, le MNLA est bel et bien l'un des signataires.