Burundi : une campagne pour l'égalité homme-femme
10 janvier 2023Les hommes engagés pour l’égalité des genres se rencontrent souvent à Bujumbura. Aujourd'hui dans une université de la capitale, le public assiste aux sketches de sensibilisation en faveur de l’égalité des sexes..
La masculinité positive est un slogan moins connu du grand public. De quoi s’agit-il précisément ? Alain Ghislain Ishimwe représentant des jeunes hommes engagés répond.
"C’est une masculinité qui reconnaît la femme en tant qu’individu à respecter mais aussi à promouvoir dans nos relations interpersonnelles. Dans nos cercles d’amis, avoir des discussions engagées. Et il n’est pas difficile d’avoir une communauté qui parle de la masculinité active mais aussi intentionnelle pour la promotion des droits de la femme."
La campagne est censée amener les hommes à une prise de conscientisation sur le sujet. Les hommes, grands prédateurs des droits et libertés des femmes au Burundi, selon Fikiri Nzoyisenga qui participe à la campagne.
Il explique que "la grande majorité des violences que subissent les femmes sont perpétrées par les hommes. Donc, c’est dans ce sens-là que, c’est important pour nous, d’impliquer les hommes, les rééduquer, leur montrer le rôle qu’ils doivent jouer pour promouvoir la masculinité positive. Je crois que c’est vraiment très important."
Promotion des droits des femmes
"La masculinité positive pour moi, femme, c’est lorsque j’entends quelqu'un exprimer son intérêt d’aider les femmes. Ça me donne envie de continuer le combat, c’est encourageant", réagit Lydia Mizero, Nicole et Huguette, pour qui, l’éradication des violences faites aux femmes est possible.
"Selon moi, l’importance de la masculinité positive, c’est que les femmes se sentent soutenues, appuyées et accompagnées dans leur lutte contre les violences faites aux femmes", ajoute-t-elle.
"Les hommes commencent à aider les femmes à promouvoir leurs droits. Nous aussi, on doit les encourager. Donc je pense que ça va aider et ça encourage les femmes. Les femmes osent dénoncer les violences sexuelles et morales qu’elles subissent tous les jours."
Imam Édouard Manirakoze, vice-président du comité national des hommes engagés, compte sur le réseau des associations des hommes engagés pour gagner le pari.
Selon lui, "toutes les organisations membres du réseau ont leurs représentations dans toutes les provinces du pays. A voir les membres de chaque organisation, cela nous rassure qu’il y ait un grand nombre d’hommes engagés. En plus, il suffit tout simplement de montrer le bien-fondé de cette campagne ; n’importe qui peut y adhérer. Ça apporte beaucoup plus de fruits que de maux."
Le réseau des associations des hommes engagés compte déjà 19 organisations burundaises. Il se sert des réseaux sociaux pour atteindre le grand public et réussir la campagne.