Vladimir Poutine se félicite de l"esprit constructif" au Conseil OTAN-Russie.
4 avril 2008"La guerre froide est terminée" a lancé Georges W. Bush à son homologue russe Vladimir Poutine alors que le Conseil Russie - OTAN s'ouvrait ce matin dans la capitale roumaine. Une invitation au dialogue que Vladimir Poutine, à quelques semaines de la fin de son mandat présidentiel, n'a pas tout à fait pris au pied de la lettre.
Avant l'ouverture du conseil, le directeur de la coopération européenne au ministère russe des affaires étrangères avait déjà donné le ton : l'OTAN "est une alliance qui s'attribue un rôle global sans aucune limitation en droit du recours à la force". Cela n'était qu'un avant.goût : le chef du Kremlin a accusé les dirigeants de l'Organisation de vouloir étendre leur alliance à l'Est sans prendre en compte les intérêts de la Russie. "L'OTAN ne peut pas garantir sa sécurité aux dépens de la sécurité des autres" a déclaré Vladimir Poutine.
Hier, deux pays de l'Europe du sud-est, l'Albanie et la Croatie ont été invités à rejoindre les rangs de l'OTAN. La Macédoine est resté sur la touche à cause d'un contentieux avec la Grèce. L'Ukraine et la Géorgie, elles aussi candidates à l'adhésion, ont également essuyé un refus, provisoire cependant. Les membres de l'OTAN se sont ainsi engagés à accueillir à long terme les deux anciens satellites de l'ex URSS. Une déclaration qui a irrité la Russie au plus haut point : Moscou voit dans l'élargissement de l'OTAN avant tout une menace pour sa sécurité et une perte d'influence sur ce que la Russie considère encore comme son aire d'influence exclusive.
L'élargissement n'est pas le seul sujet qui fâche. Le bouclier anti-missile américain a lui aussi et depuis longtemps déclenché la colère et l'inquiétude de Moscou. Hier, le président des Etats-Unis Georges W. Bush a reçu l'appui de l'OTAN pour le déploiement de certains éléments du bouclier sur le sol européen. Un appui qui lui sera sans doute d'une grande utilité ce week-end pour convaincre le président russe du bien fondé de son projet. Les deux hommes se retrouvent pour deux jours à Sotchi, sur les bords de la mer Noire.
Malgré ces dissensions, le conseil OTAN - Russie a porté d'autres fruits : l'OTAN a notamment décroché un accord sur le transit, via le territoire russe, d'éléments non militaires destinés à la force internationale en Afghanistan, l'Isaf. Cet accord permettra à l'OTAN de diminuer les coûts d'acheminement du matériel à ses troupes engagées contre les talibans.
Enfin, Vladimir Poutine s'est dit prêt à revenir au traité de désarmement sur les forces conventionnelles en Europe. Traité qui constitue la clef de voûte de la sécurité européenne mais que la Russie avait cessé d'appliquer en 2007.