UE : Merkel face aux défis de la présidence du Conseil
29 juin 2020Le plus grand défi d’Angela Merkel reste la relance économique de l'Union, après la crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus qui a bouleversé les habitudes et provoqué la plus grande crise économique depuis 100 ans.
Le fonds de relance européen, un bouclier contre la crise
La chancelière allemande doit donc faire adhérer les autres membres de l'UE au plan de relance d'un montant de 500 milliards d’euros proposé conjointement par la France et l’Allemagne.
Cette enveloppe doit aider les pays d’Europe les plus touchés, à mieux affronter la récession annoncée, grâce à des investissements dans divers domaines.
Parmi les Etats qui hésitent devant ce plan, il y a l’Autriche, la Suède, le Danemark et les Pays-Bas. La tâche ne sera pas facile reconnaît la chancelière:
"Les ponts qu'il nous reste à construire sont énormes, c'est incontestablement vrai. Notre objectif commun doit maintenant être d'affronter la crise conjointement, durablement et en pensant à l'avenir. Ce sera le principe directeur de notre présidence de l'UE. "
Trouver une solution viable sur le long terme
Convaincre l'ensemble des Etats membres : voilà un défi que Berlin doit absolument relever, estime Janis Emmanouilidis, spécialiste de l’Europe. Pour lui, si Angela Merkel venait à échouer, l'UE plongerait dans une crise politique majeure.
M. Emmanouilidis pense également que la présidente de la Commission européenne, l'Allemande Ursula von der Leyen devrait aider à la recherche d'un compromis.
Sophie Pornschlegel du groupe de réflexion "European Policy Centre" à Bruxelles, estime, elle, que les attentes sont trop élevées vis- à-vis de l'Allemagne. Car, explique-t-elle " les gens sous-estiment la difficulté de trouver des compromis. L'Allemagne ne va pas s'imposer à l'UE, mais il s'agit plutôt de trouver une solution avec les 27 chefs d'État ou de gouvernement. C'est extrêmement difficile, simplement parce qu'ils sont si nombreux."
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La réussite de l'Allemagne est liée à celle des autres membres de l’UE
Le ministre allemand des affaires étrangères, Heiko Maas, l'a clairement indiqué, lors d’un entretien accordé à la DW.
"Un pays comme l'Allemagne, qui est une grande nation exportatrice, bénéficie du fait que nous nous en sortons bien en Europe. C'est pourquoi nous voulons faire en sorte que les pays qui ont été particulièrement touchés par la pandémie de coronavirus, comme l'Italie ou l'Espagne, soient aidés à sortir plus rapidement de la crise. C'est une bonne chose non seulement pour ces pays, mais aussi pour l'Europe et pour l'Allemagne", affirme Heiko Mass.
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La chine, l‘environnement, la migration et le Brexit
A cause de la gestion de la crise économique déclenchée par le coronavirus, les autres projets de la présidence sont inévitablement passés au second plan.
Et pourtant, un accord doit également être conclu avec la Grande-Bretagne d'ici octobre sur les futurs échanges commerciaux et la circulation des personnes.
Mais après le Brexit, les Britanniques se montrent peu disposés à négocier. Une réunion avec les dirigeants chinois, particulièrement chère à la chancelière allemande, a été finalement reportée voire annulée.
La recherche de nouvelles règles d'asile et de migration pour l'UE, qui dure depuis des années, ne sera pas non plus achevée sous la présidence allemande.
Notons enfin que la dernière fois que l’Allemagne a assuré la présidence tournante de l’Union européenne, c’était en 2007.