Tentative de dialogue au Burkina
25 septembre 2014Cette 2ème journée de concertation a permis de s'accorder sur les personnalités qui conduiront les débats qui doivent s'ouvrir bientôt. Le prochain rendez-vous est lundi à 10 heures: les partis de la mouvance et de l'opposition doivent de nouveau rencontrer le président Blaise Compaoré pour énumérer avec lui des points retenus pour le dialogue.
Que peut-on attendre de ce dialogue, alors que la modification de l'article 37 de la Constitution est toujours la grande pomme de discorde entre les principaux acteurs politiques burkinabès? Ecoutez l'avis d'Housseny Eboudo, Directeur de rédaction du quotidien d'information Burkinabè, l'Observateur.
"C'est le plus petit dénominateur commun qu'il faut rechercher. On a beau tourner la question dans tous les sens, on ne voit pas bien quelles concessions les différentes parties pourraient faire. Est-ce qu'il est imaginable que le président Compaoré renonce à jouer les prolongations au-delà de 2015, alors qu'il est descendu lui-même dans l'arène ces derniers mois pour appeler ouvertement au référendum? Il est allé trop loin, et dans ces conditions il est très difficile pour lui de faire machine arrière."
"L'article 37 n'est pas négociable"
La question de l'article 37 empoisonne depuis des années la vie politique au Burkina. Le camp au pouvoir multiplie des initiatives pour une modification constitutionnelle qui pourrait permettre à Blaise Compaoré, dont le dernier mandat constitutionnel s'achève, de se représenter à la présidentielle de 2015. De son côté, l'opposition s'active pour faire échouer ce plan. Selon Maître Benewende Sankara, Président du parti « Union pour la Renaissance du Parti Sankariste », membre de l'opposition, ce point n'est d'ailleurs pas négociable.
"Le dialogue ne peut réussir que s'il y a de la bonne volonté de part et d'autre et si les uns et les autres acceptent de faire des compromis utiles. Mais en ce qui concerne l'opposition, nous estimons que le point de l'article 37 ne devrait pas poser de problème puisqu'il n'est pas négociable, à moins vraiment de vouloir modifier la constitution dans un sens unilatéral."
Autant dire que le rendez-vous de lundi ne s'annonce pas sous les meilleures augures.