Présidentielle au Sénégal : la journée électorale en direct

Les bureaux ont fermé officiellement à l'heure prévue de 18H00 (locales et TU) avant d'entamer immédiatement les opérations de dépouillement. Des agents du vote ont déversé sur une table les enveloppes contenues dans les urnes.

Aucun incident notable n'a été rapporté et plusieurs électeurs ont exprimé leur satifisfaction de voter, après les troubles provoqués par le report de l'élection.

De premiers résultats provisoires officieux pourraient être publiés dans la nuit. La date d'un éventuel second tour n'est pas fixée.
 

"Le vote s'est déroulé dans une bonne atmosphère, ici à Düsseldorf", nous a confié Pape Diouf, un citoyen sénégalais vivant à Cologne. 

Le vote s'est déroulé dans le calme. La diaspora sénégalaise attend concrètement "la paix" de cette élection, estime Pape Diouf, "car ces dernières années, c'était vraiment la catastrophe."

"Beaucoup d'électeurs n'ont pas pu voter ici car sur leur carte d'électeur, il est écrit qu'ils dépendent d'un autre département alors qu'ils avaient voté ici lors des précédentes échéances électorales", a indiqué Robert Adé, notre correspondant sur place.

Ces électeurs mécontents manifestaient encore devant le centre d'Aynoumadi "dans l'espoir de pouvoir voter", nous confiait-il à quelques minutes de la fermeture des bureaux de vote, car "officiellement, le code électoral prévoit d'aller au-delà de l'heure des fermeture des bureaux s'il y a encore des gens qui attendent pour voter à l'intérieur."

Des échauffourées ont eu lieu à Saint-Louis, dans le nord du pays, entre des partisans de Bassirou Diomaye Faye et ceux du ministre maire Mansour Faye (beau-frère de Macky Sall), selon notre correspondante Jeanne Sagna.

Le candidat du pouvoir a voté à Grand Medine, à Dakar.

L'ONG avait annoncé ce taux en milieu de journée sur X.

Ecoutez notre émission spéciale Election présidentielle au Sénégal à partir de 17h TU !

Avec des compte-rendus de nos correspondants à Dakar, Saint-Louis et Ziguinchor, des déclarations de candidats, des témoignages d'électeurs et des analyses sur cette journée électorale. 

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La femme d'affaires, qui a notamment promis la création de cinq millions d'emplois en cinq ans, a voté au cours de l'après-midi.

"J'ai déjà voté, parce que c'est mon devoir en tant que citoyenne", a déclaré Sokhna Awa, une électrice qui a voté à Keur Massar, à Robert Adé, notre correspondant sur place.

Sokhna Awa qui espère que "le pays puisse changer et que la personne qui arrivera au pouvoir puisse accomplir les rêves des populations et des jeunes, surtout. Notamment l'emploi,car il y a une pénurie."

Keur Massar où la CENA s'est rendue pour constater l'avancement du scrutin. "Nous sommes arrivés à 7h du matin. Il y avait déjà des agents sur place. Le matériel était déjà en place", a déclaré Adama Diarra, qui s'attend à "un bon taux de participation".

"Je demeure confiant quant au choix pour la rupture que je suis à même d'incarner mieux qu'un quelconque autre candidat", a déclaré Bassirou Diomaye Faye au côté de ses deux femmes après avoir voté dans son village de Ndiaganiao, dans l'ouest du pays.

"Je demeure convaincu que cette élection là se jouera dès le premier tour", a-t-il ajouté.

"On ne peut pas voler les élections au Sénégal, il est impossible de frauder parce que nous avons un fichier électoral fiable", a déclaré Adji Mbergane Kanouté, du camp d'Amadou Ba, le candidat du pouvoir, réfutant ainsi les accusations de fraude du camp de l'opposition.

"C'est avec ce fichier qu'on est allé aux élections locales et que l'opposition a pu avoir beaucoup de de maires. Et c'est ce même fichier, ce même fichier que nous sommes allés aux élections législatives et l'opposition a eu un nombre considérable de députés à l'Assemblée nationale", a-t-elle insisté.

"Personne, ne peut plus votre voler des élections dans la mesure où dans tous les bureaux de vote, il y a les représentants des différents candidats", a ajouté Adji Mbergane Kanouté, qui estime que "les Sénégalais savent pertinemment qui est le faux profil et qui est le meilleur choix pour présider aux destinées du Sénégal".

"Pour nous, le candidat Diomaye Faye ne peut pas perdre ces élections. Les sondages sont très clairs. Il y a une marge de plus de 20 % entre lui et le deuxième qui pourra venir derrière", estime celle qui est également mairesse de Golf Sud.

Khadija Mahecor Diouf se méfie néanmoins des manoeuvres du parti du pouvoir : "Nous savons aussi qu'ils ont toujours organisé un vol avant le jour du scrutin, à travers l'inscription en masse de citoyens, enfin de personnes qui ne sont pas d'origine sénégalaise, à qui on donne la carte d'identité sénégalaise pour qu'ils puissent voter".

Des incidents ont été notés, "surtout au niveau du Sud où il y a eu des Guinéens qui ont été transférés, venus voter au Sénégal. Mais les jeunes les ont empêchés de pouvoir accéder au centre de vote", tempère-t-elle. "Les images sont en train de circuler, mais aussi vers le Nord où nous craignons aujourd'hui que beaucoup d'électeurs quittent la Mauritanie pour venir voter."

"Nous veillerons à ce que tous ces impairs ne puissent pas influencer le vote et que ce soit notre candidat puisse gagner ces élections. En tout cas, nous l'espérons, au premier tour", a ajouté Khadija Mahecor Diouf.

"J'ai voté depuis 10h30 de Dakar. Le scrutin se passe très bien même si dans certains bureaux de vote il n'y avait pas encore une grande affluence en raison du jeûne du ramadan", a déclaré Dethié Fall, le président du PRP (Parti républicain pour le progrès) interrogé par la DW. 

"Je reste persuadé que les Sénégalais ne vont pas tarder à sortir massivement pour choisir le futur président du pays. Les remontées que nous avons sont rassurantes sur le déroulement du scrutin", estime ce membre influent de la coalition de l’opposition dénommée Yewwi Askan-wi.

"On a vu ce qui s'est passé hier à Ziguinchor. On a vu en tout cas une vidéo circuler qui faisait état de Bissau-Guinéens qui auraient été transportés par des acteurs politiques locaux pour venir voter au Sénégal", a déclaré Ousmane Sonko au micro de notre correspondant Mamadou Alpha Diallo.

L'opposant a appelé les jeunes à prendre leurs responsabilités et à "sécuriser ces élections en organisant des brigades de surveillance et en refusant qu'un étranger - et par étranger je ne parle pas des gens qui sont établis au Sénégal depuis longtemps, qui ont leur nationalité en bonne et due forme - mais je dis des gens qui ne sont pas d'ici, qui sont transportés par des cars, qui traversent les frontières gambienne, bissau-guinéenne ou mauritanienne pour venir voter au Sénégal."

Ousmane Sonko qui, après avoir accompli son devoir civique, déclare avoir amèrement constaté qu'il avait "été réintégré sur les listes électorales et pendant des mois, tout un système a été mis en place pour justement m'empêcher d'être sur ces listes et pour m'empêcher d'être candidat à une élection présidentielle qui, de toute évidence, semble être largement à notre portée".

"C'est triste que notre État, notre administration, en soit réduits à cela. Et cela démontre encore à la face des Sénégalais et du monde entier que tout ce qui a été fait n'était que pure machination pour empêcher une candidature. Et une fois que ce résultat a été obtenu et sans que rien n'ait changé, j'ai été remis sur ces listes électorales", a-t-il ajouté.

C'est l'observation qu'a pu faire Fatim Touré, du WANEP (West Africa Network for Peacebuilding), le réseau Ouest-Africain pour l'édification de la paix, une ONG sous-régionale d'Afrique de l'Ouest.

Le WANEP a déployé 158 observateurs, qui ont constaté que "80 % de bureaux ont démarré à l'heure".

Dans l'ensemble, le scrutin se déroule bien, estime Fatim Touré. "Il y a un rush dans les bureaux".