Réparer les pots cassés

Alors qu'Angela Merkel semble vouloir timidement relancer les négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, les Turcs n'ont jamais été aussi peu intéréssés par une entrée dans le club des 27, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le boom économique et l'activisme en matière de politique étrangère ont rendu la Turquie fière, voire audacieuse mais aussi fatiguée par une Europe qui ne veut toujours pas d'elle. Conséquence : les relations entre Ankara et Washington n'ont jamais été aussi bonnes. Maintenant que la France a un gouvernement plus ouvert sur la question de l'adhésion que le précédent, Angela Merkel souhaite elle aussi faire un pas en direction de la Turquie.

A la Une de la Süddeutsche Zeitung, il est question de la future mission de l'Otan en Afghanistan. Dans moins de deux ans, les derniers soldats de l'organisation plieront bagage. C'est tout sauf long si l'on veut essayer de sauver les maigres succès de cette intervention qui aura alors duré 12 ans. Et c'est encore moins long lorsque l'on pense que le retrait même des troupes étrangères est un facteur d'instabilité pour le pays car évidemment la partie de poker concernant son avenir a déjà commencé. L'Otan a là son rôle à jouer car l'isssue de cette partie sera en grande partie influencée par l'état de préparation des forces de sécurité afghanes et de la confiance que l'on pourra leur accorder. A cet égard, il faut, écrit le journal, que l'Otan reste un partenaire fort, sur lequel Kaboul puisse réellement s'appuyer. C'est une question de crédibilité et l'organisation en a plus que jamais besoin. Car si l'Afghanistan a jusqu'ici été sa mission la plus difficile, il n'y a qu'à jetter un coup d'oeil vers l'Afrique du Nord pour se convaincre que ce ne sera pas la dernière.

Un commentaire enfin de la Frankfurter Rundschau sur le revirement du parti conservateur allemand, celui d'Angela Merkel donc, concernant les droits des couples homosexuels. Alors qu'en décembre dernier, la CDU s'étripait pour savoir s'il fallait ou non accorder les mêmes droits fiscaux aux couples gays qu'aux couples hétéros, voici que leur chef au Parlement annonce que des amendements sur le sujet sont à l'étude. Pauvres conservateurs !, ironise le journal. Les temps sont durs pour ceux parmi vous qui espèrent encore pouvoir défendre des mesures discriminantes par des arguments rationnels.