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Maladie à virus Marburg, un traitement testé au Rwanda

17 octobre 2024

Le tout premier essai clinique dans le monde d'un traitement contre le virus de Marburg a été lancé au Rwanda.

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Une personne portant des gants montre une seringue portant l'inscription virus de Marbourg
La maladie à virus Marburg est associée à un taux de mortalité élevéImage : DmitriySk/Depositphotos/IMAGO

C'est un pas important qui a récemment été fait dans la lutte contre le virus de Marburg... Au Rwanda, le tout premier essai clinique dans le monde d'un traitement contre le virus a démarré cette semaine, ceci alors que cette fièvre hémorragique a tué une dizaine de personnes dans le pays.

Avant tout, il faut savoir que la maladie à virus Marburg est une fièvre hémorragique grave, souvent mortelle. Elle est causée par un virus que les animaux peuvent transmettre aux humains. La transmission interhumaine se fait ensuite par contact sanguin, ou avec d'autres fluides corporels.

La maladie se manifeste chez l'être humain par des céphalées, des douleurs musculaires, abdominales, des vomissements, une diarrhée et des saignements aux stades très avancés.

Un problème de santé publique

La maladie a été identifiée pour la première fois à Marbourg, en Allemagne, en 1967. Depuis, des cas ont été signalés, notamment en Afrique du Sud, en Angola, en Ouganda, en Guinée équatoriale, en Tanzanie, au Rwanda, au Kenya et en République démocratique du Congo... bref, de nombreux pays ont été touchés sur le continent africain.

La maladie à virus Marburg reste donc une grave menace pour la santé publique car elle est associée à un taux de mortalité élevé. Il n'existe aucun vaccin ou traitement antiviral approuvé pour combattre le virus. Pour l'instant, c'est un vaccin expérimental qui est administré, comme par exemple dans le cas du Rwanda qui fait face à une épidémie actuellement.

Une main portant des gants tenant une seringue et un vaccin
Les essais clinique se déroulent souvent en plusieurs phasesImage : Depositphotos/IMAGO

Cependant, les soins de soutien - réhydratation par voie orale ou intraveineuse - et le traitement des symptômes spécifiques augmentent les chances de survie. D'où l'importance de l'essai clinique qui a commencé au Rwanda.

Cet essai emploie, selon l'OMS, le Remdesivir, un médicament développé pour combattre les infections à virus Ebola et qui a été utilisé pour traiter la Covid-19, et du MBP091, un anticorps spécial conçu pour combattre le virus de Marburg. Il s'agira donc d'évaluer la sûreté et l'efficacité de ces remèdes.

Les phases d'un essai clinique

Les essais clinique se déroulent en général en plusieurs phases.

Une première phase où le produit est testé pour la première fois chez l'homme, afin d'observer son comportement dans l'organisme et d'évaluer sa toxicité.

La seconde phase se déroule chez un nombre restreint de volontaires malades pour déterminer la tolérance et l'efficacité de la molécule, déterminer le dosage.

La troisième phase permet d'évaluer l'intérêt thérapeutique du médicament sur un nombre de patients beaucoup plus important. A l'issue de ces essais, et en fonction de leurs résultats, les autorités sanitaires délivrent, ou non, une autorisation de mise sur le marché du produit qui fait l'objet de l'essai.

La dernière phase, enfin, permet de suivre l'utilisation du médicament à long terme, dans des conditions réelles d'utilisation. L'objectif : détecter des effets indésirables rares, des complications tardives ou un mauvais usage.

Selon l'OMS, l'essai clinique en cours actuellement au Rwanda "est le résultat de deux ans de travail de près de 200 chercheurs, développeurs, fonctionnaires du ministère de la Santé et partenaires mondiaux, et de 17 pays africains exposés aux risques d'épidémies de filovirus tels qu'Ebola et Marburg".

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique