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Rencontre Ouattara-Gbagbo sur fond de réconciliation

26 juillet 2021

Alors qu'Alassane Ouattara et Laurent se rencontrent ce mardi, des communautés ivoiriennes sont déjà engagées sur le chemin de la réconciliation.

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Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, deux hommes politiques au centre de la crise ivoirienne
Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, deux hommes politiques au centre de la crise ivoirienneImage : Issouf Sanogo, Sia Kambou/AFP

En Côte d’Ivoire, c’est ce mardi (27.07.2021), que Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara se rencontrent. Une rencontre qui survient alors que la cohésion sociale a été brisée par la rébellion armée de 2002 qui avait divisé le pays en deux.  

La crise postélectorale de 2010 et 2011, est venue enfoncer le clou de la méfiance entre les communautés du Nord, supposées être des soutiens du président Alassane Ouattara et les communautés du Sud taxées d’être proches de Laurent Gbagbo. Des villages entiers ont été défigurés et des familles disloquées. Des ONG ont réussi à réconcilier certaines communautés avant la rencontre de Laurent Gbagbo et d’Alassane Ouattara.

Bonoua à une quarantaine d'Abidjan, a connu en octobre 2020 de graves violences
Bonoua à une quarantaine d'Abidjan, a connu en octobre 2020 de graves violences Image : Leo Correa/AP Photo/picture alliance

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L'entente retrouvée

Anastasie Adjoua Kouadja est originaire du Sud de la Côte d’Ivoire et vivait dans le même village que Cissé Makoko venue du Nord du pays. La crise de 2010 a poussé les deux familles à s’affronter dans ce petit village de Bodoukro dans la région de Tiassalé, à 120 Kilomètres d’Abidjan. Le bilan de ces affrontements fait état de plusieurs maisons et plantations détruites.

Anastasie regrette les violences qui ont détruit une partie de son village et fragilisé la cohésion qui y régnait. 
‘’On se regardait comme des chiens, et ça ne fait pas bien. Donc, nous sommes allées au Nord pour rencontrer nos sœurs du Nord, pour dire qu’il n’y a rien en fait. Nous devons vivre ensemble pour que le pays puisse avancer. L’accueil a été très bon, on s’est fait des photos et  on a échangé nos numéros de téléphones’’, dit la jeune dame.

Yamoussoukro capitale politique de la Côte d'Ivoire
Yamoussoukro capitale politique de la Côte d'IvoireImage : Getty Images/AFP/S. Kambou

Depuis ces affrontements, Cissé Makoko est retournée avec sa famille s’installer dans le Nord du pays, où elle a reçu Anastasie et plusieurs autres femmes venues de son ancien village d’adoption.

"Nous sommes un peuple malgré les différences ethniques, religieuses et même politiques. La réconciliation s’est faite de manière très naturelle entre nous’’,explique Makoko.

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Le rôle des ONG

Quelques années après ces évènements, sous l’initiative de l’ONG femmes de Salem, les deux communautés du Nord et du Sud, se sont rapprochées pour tenter une réconciliation.

Bossou Bintou Coulibaly, présidente de l’ONG, initiatrice de ce rapprochement, explique comment elle a réussi à réconcilier ces deux communautés d’un même village, qui croyaient que la réconciliation était impossible.

"Nous savons qu’en 2010, la Côte d’Ivoire était sur des braises. Avec une fracture sociale très visible. Et nous avons réfléchi à comment rapprocher les populations qui se regardaient en chien de faïence. Et donc, il fallait qu’on brise la glace entre les femmes du Nord et celles du sud. Car, à travers les femmes, pour nous, quelque chose pouvait être fait pour le pour rapprochement des populations’’, estime la présidente de l’ONG.

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Les populations dans leur ensemble comme ces femmes interrogées, fondent un espoir dans la rencontre qui aura lieu  entre l’actuel président, Alassane Ouattara, et son prédécesseur, Laurent Gbagbo, après dix ans d’adversité. Car pour les Ivoiriens, ce sont les divergences de ces leaders politiques qui sont à l’origine des crises en Côte d’Ivoire.