Des officiers de la garde républicaine accusés de crimes
5 septembre 2023En République démocratique du Congo, et plus précisément à Goma, les premiers procès en flagrance des militaires et policiers impliqués dans la tuerie, la semaine dernière, d'une cinquantaine de civils se sont ouverts ce mardi 5 septembre.
Et sur le banc des accusés figurent deux officiers de la Garde républicaine, une composante de l'armée de Terre considérée comme une unité d'élite, normalement en charge de la sécurité du président de la République.
En effet la garde républicaine est habituellement assignée à la protection du président ainsi qu'à celle de ses biens. Ce sont en tout cas les principales tâches qui lui ont été données, lors de sa création en 2013.
Mais, dans certains cas exceptionnels, elle peut également être mobilisée sur d'autres théâtres. " Il est aussi dit, dans le décret qui créé la garde républicaine, que celle-ci pourrait être appelé à assurer d'autres missions par les autorités du pays" indique Jean-Claude Katende, représentant de l'Association africaine des droits de l'Homme.
Des commandants mis aux arrêts
Contacté par la Deutsche Welle, l'état-major des forces armées congolaises n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet. Mais selon nos informations, la garde républicaine était déployée depuis décembre dernier à Goma. Elle contribuait, notamment, à la protection des postes frontières ainsi que de l'aéroport et d'autres points stratégiques dans le cadre de la guerre contre le M23. Ce qui n'était a priori pas le cas mercredi dernier.
"Nous, nous pensons que, lorsqu'on regarde les lois de la RDC, que la mission de maintien de l'ordre ou de rétablissement de l'ordre ne relève pas de l'armée, ni de la Garde républicaine. Si la garde républicaine doit pouvoir assumer d'autres missions que ses missions principales, quelqu'un de haut placé doit avoir donné l'ordre, à l'unité dont il est question, de pouvoir agir " estime Jean-Claude Katende.
C'est pourquoi deux commandants de l'unité, le colonel Mike Mikombe et le lieutenant-colonel Donat Bawili, ont été mis aux arrêts sur ordre de Félix Tshisekedi car, selon l'avocat défenseur des droits de l'Homme : "Juridiquement, la Garde républicaine dépend du président de la République. Mais au niveau opérationnel, la Garde républicaine a son commandement qui assure son bon fonctionnement et son déploiement."
Les procès des présumés auteurs de ce massacre se sont ouverts pour, entre autres, "crime contre l'humanité par meurtre" et " Incitation des militaires à commettre les actes contraires au devoir ou à la discipline ".