A l'est de la RDC, les Congolais veulent la paix avant tout
12 novembre 2024Depuis l'entrée en vigueur du décret instaurant l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, signé par le président Félix Tshisekedi, en mai 2021, la situation sécuritaire dans ces régions n'a pas connu d'amélioration significative. Désormais, alors que le parti au pouvoir, l'UDPS, envisage de modifier la Constitution, la population appelle à une action plus immédiate : la paix.
Plusieurs responsables de l’opposition et de la société civile ont critiqué la volonté annoncée par le président Félix Tshisekedi et son parti, l’UDPS, de vouloir réviser la Loi fondamentale.
D’autant plus que, selon la Constitution, cette dernière ne peut être révisée dans un pays sous état de siège.
Etat de siège au Nord-Kivu et l'Ituri
Or, depuis plus de trois ans, l'État de siège est en vigueur dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, dans l'est du pays. Pour résoudre cet obstacle, l'état de siège en vigueur pourrait alors être levé.
Dans les rues de Goma, c’est un mélange d’incompréhension et d’inquiétude, alors que la violence persiste dans la région.
"De la même manière que la Monusco a failli à sa mission, l’état de siège aussi. Il y a la guerre qui continue, des voleurs n’en parlons pas. Je suis pour que l’état de siège soit levé."
"En réalité, l’état de siège ne nous avantage absolument pas, du fait que du jour au lendemain il y a toujours des cas d’assassinat par-ci par-là. Ce qu’on décrivait avant l’état de siège est resté pendant l’état de siège. Aujourd’hui, si on peut s’attendre à cette revendication (la levée de l’état de siège, ndlr), cela ne va pas être une faveur".
"Pour moi, lever l’état de siège, c’est une des très belles décisions que notre gouvernement peut prendre. Nous envions maintenant notre ville d’avant. L’insécurité est devenue comme notre souffle".
Nécessité d'aménagement de la Constitution
En décalage avec les attentes des habitants deGoma, le vice-président national de la Ligue des jeunes de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Christian Lumu Lukusa, insiste pour sa part sur la nécessité de changer la Constitution. Il soutient qu’il
L'UDPS insiste sur cette question constitutionnelle, mais les habitants espèrent des décisions concrètes pour améliorer leur quotidien. Alors que le parti au pouvoir pourrait se préparer à modifier la Constitution et à peut-être lever l’état de siège, les rebelles du M23 poursuivent leur offensive vers l’ouest de la province du Nord-Kivu, intensifiant l’incertitude et la peur dans la région.