Réponse tendue du Rwanda au président tanzanien
28 mai 2013Parmi les pays que le président tanzanien Jakaya Kikwete appelle à dialoguer avec leurs rebelles, l'Ouganda de Yoweri Museveni et le Rwanda de Paul Kagame, tous deux accusés de soutenir la rébellion du M23 qui combat le pouvoir de la République démocratique du Congo.
La proposition de dialogue a été faite dimanche 26 mai 2013 à Addis Abeba, en marge de la réunion de l'Union africaine. Jakaya Kikwete, dont le pays a mobilisé plus de mille hommes devant composer la brigade d'intervention créée par l'ONU, est de l'avis que cette seule brigade n'apportera pas la solution aux troubles dans la région.
Troubles récurrents
Ces troubles sont notamment liés aux actions des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), l'ADF Nalu, une rébellion ougandaise, et le M23. Pour Baudouin Hamuli, coordinateur en RDC de la Conférence internationale pour les Grands Lacs, la proposition du président Kikwete est à prendre au sérieux :
« Le problème est global dans la région des Grands Lacs. Il n'y a pas que la solution militaire. En plus de la solution militaire qui est prépondérante et que les chefs d'État ont voulue pour renforcer les stratégies actuelles qui sont politique et diplomatique, eh bien, la brigade est absolument essentielle et les opérations de cette brigade sont attendues. »
Fin de non-recevoir
Mais l'offre du président tanzanien est rejetée surtout par le Rwanda dont la ministre des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo qualifie d' "aberrants" les propos du président Jakaya Kikwete. Nos tentatives pour la joindre dans la matinée de ce mardi n'ont pas abouti. Or, une telle réaction du Rwanda pourrait avoir comme conséquence de faire baisser les espoirs suscités par les récents efforts de paix, surtout ceux de l'ONU.
Rappel : le Rwanda rejette tout dialogue avec les rebelles des FDLR, au motif qu'il s'agit de génocidaires qui ont quitté le pays après avoir éliminé plus d'un million de Rwandais.
Ci-dessous, le point à 12:00 GMT et l'analyse de Georges Berghezan, expert au Groupe de recherche sur la paix et la sécurité (Grip) basé à Bruxelles.