Qui est derrière les attaques de Ouagadougou ?
14 août 2017Hier soir, aux environs de 21h, sur l’avenue Kwame Nkrumah à Ouagadougou : le restaurant café Aziz Istanbul essuie des tirs. Selon un bilan établi par les services sanitaires, dix-huit personnes ont trouvé la mort, dix autres ont été blessés. L’information se répand comme une trainée de poudre, tout le pays est en alerte, les populations sont inquiètes. Jacob Yara, sociologue et spécialiste des questions terroristes, estime que l'Etat burkinabè devrait analyser cette situation comme étant "une véritable défiance". Des propos que réfute Remis Dandjinou, Ministre de la communication et porte-parole du gouvernement.
Elan de solidarité
Pour des raisons d’enquête et de sécurité le périmètre du restaurant café Aziz Istanbul est fermé. Selon, Jacob Yara, un renforcement du niveau de l’alerte et de la riposte est à envisager. En attendant, deux faits majeurs sont à relever : en guise de solidarité avec les victimes et les forces spéciales, les Burkinabè dans les provinces se proposent de donner leur sang au centre de transfusion. Par ailleurs, des Kogleweogo, une force locale d’autodéfense, étaient venus en renfort. Ils seront finalement maintenus en dehors du périmètre des hostilités, aucune confusion n’a été tolérée dans le dispositif sécuritaire.
La fin des réseaux de Blaise Compaoré
La capitale burkinabè ne semble plus être épargnée par des attaques armées. La question qui revient très souvent est de savoir pourquoi les commanditaires de ces attaques en veulent au Burkina Faso. De nombreux spécialistes établissent un lien de cause à effet entre la chute de Blaise Compaoré et les attaques terroristes à Ouagadougou. Car, expliquent-ils, le président burkinabé déchu entretenait d'excellentes relations avec la plupart des leaders des groupes armés qui écument le nord du Mali. Mieux, Blaise Compaoré avait coordonné la libération de plusieurs otages occidentaux aux mains de ces terroristes.
Réaction de l'Union africaine
Le président guinéen Alpha Condé, président en exercice de l'Union africaine, l'attaque terroriste survenue dimanche soir à Ouagadougou qui a fait au moins 18 morts, dont plusieurs étrangers, "montre l'importance de rendre opérationnelle" la force des pays du G5 Sahel. L'Union européenne a déjà promis 50 millions d'euros, auxquels doivent s'ajouter 50 millions de contributions des Etats membres pour un besoin de fonctionnement total estimé à 423 millions. Une conférence des donateurs pour la mise en place de cette force conjointe est prévue fin septembre à Berlin.