Qui a remporté le scrutin ?
9 juillet 2014Après plus de 20 jours d'attente depuis le second tour du 14 juin, les Afghans ne savent toujours pas avec certitude qui est leur nouveau président, écrit die tageszeitung : l'ancien Premier ministre Abdullah Abdullah ou l'ancien économiste de la Banque mondiale Ashraf Ghani ? Abdullah, qui était sorti largement en tête du premier tour, est à présent derrière Ghani, avec un écart de plus d'un million de voix. Un résultat qui, selon Abdullah, est dû à des manipulations. La commission électorale a concédé qu'il y avait effectivement eu des fraudes, mais des deux côtés. Quelle que soit l'issue, des millions d'électeurs risquent de considérer le résultat définitif comme non légitime.
Risque de division
La Frankfurter Allegemeine Zeitung relève que des menaces émanent déjà du camp d'Abdullah de créer un gouvernement parallèle dans le nord du pays, ce qui diviserait de facto l'Afghanistan. La tension est à son comble, surtout depuis que les deux camps se sont mis à jouer la carte ethnique lors du second tour et ont ainsi accentué les divisions déjà existantes dans le pays.
En proclamant lui-même sa victoire et en déclarant qu'il n'accepterait jamais une défaite, Abdullah se positionne de manière trop extrême, analyse la Süddeutsche Zeitung. Si le résultat définitif du scrutin le désigne comme perdant, il n'arrivera plus à calmer ses partisans. En Afghanistan, la politique fonctionne jusqu'à présent sur la base d'arrangements, qui permettent d'apaiser les anciens ennemis en les nommant à des postes-clé. Mais avec sa devise du tout ou rien, Abdullah limite sa marge de manœuvre.
Escalade au Proche-Orient
Plusieurs journaux reviennent aussi sur la situation extrêmement tendue au Proche-Orient, où des activistes palestiniens continuent de tirer des roquettes vers Israël depuis la bande de Gaza, dirigée par le mouvement islamiste Hamas, alors que l'armée israélienne poursuit son offensive aérienne sur ce territoire palestinien. La Frankfurter Rundschau estime qu'un Etat doit assurer la sécurité de ses citoyens, au besoin par des moyens militaires. Le journal se demande toutefois si cela va fonctionner. Sur le plan politique, le Hamas se trouve le dos au mur : il mise à nouveau sur sa branche armée pour détourner l'attention de ses propres erreurs et de la situation désespérée dans la bande de Gaza. L'ancien principe « trêve contre trêve » ne fonctionne plus auprès des islamistes, car ils ont très peu, voire même plus rien à perdre.