Prix Nobel alternatif: Yacouba Sawadogo reçoit son trophée
23 novembre 2018Le vieux Yacouba Sawadogo, comme l’appelle affectueusement ses proches, est juste conscient qu’un prix lui a été attribué. Le triomphe modeste, il estime que le plus important pour lui en recevant cette distinction est de prouver, aux yeux du monde, que cette reconnaissance ne sera pas vaine. A plus de quatre-vingt ans, il promet de continuer à se battre pour le recul du désert dans son pays le Burkina Faso.
"Les plantes que j’ai dans mon jardin sont des espèces en voie de disparition. Les vieux qui les connaissent sont pour la plupart décédés. Je fais tout pour préserver ces plantes", explique Yacouba.
Un savoir, une technique imparable
Yacouba Sawadogo, après quarante ans de détermination voit ses efforts récompensés. Sa technique pour sauver les espèces en voie de disparition et fertiliser le sol pour les cultures est le Zai. Pendant la saison sèche il creuse des trous qu’il remplit de fumier. Des cultures vivrières, des arbres et des plantes médicinales poussent ainsi sur les 40 hectares qu’il entretien. Sa détermination et son engagement se manifestent au quotidien.
"Le plus difficile c’est de commencer quelque chose sur le terrain. Le reste se passe comme il se doit. C’est dans la nuit que certaines inspirations me viennent. Il m’arrive de veiller la nuit sur les plantes", raconte Yacouba Sawadogo.
Sawadogo peut compter sur l’abnégation de ses enfants qui, tout comme lui, se préoccupent de l’environnement. Lookman Sawadogo, un de ses fils ne manquent pas d’initiative. «J’ai vu que mon père a fait beaucoup de plants. J’ai suivi la formation des agents des eaux et forêts. J’ai, par la suite, eu l’idée de créer une petite pépinière pour multiplier les plantes qui sont en voie de disparition. Ainsi les gens qui en ont besoin peuvent venir les chercher, » relate Lookman Sawadogo.
Yacouba Sawadogo, le prix Nobel alternatif 2018, est aujourd’hui une fierté pour les populations de Gourga son village natal et un exemple pour de nombreux Burkinabè.