Prise en charge critique d'ex-rebelles en RDC
3 octobre 2014Le drame, dénoncé par l'ONG américaine Human Rights Watch, est survenu dans un camp militaire de Kotakoli, dans la province de l'Equateur (Ouest). Plus de mille rebelles démobilisés et leurs familles sont logés dans ce camp. Human Rights Watch regrette la mort de 42 combattants démobilisés et d'au moins cinq femmes et 57 enfants. Mais ce drame n'est pas le premier du genre.
Difficultés liées au processus DDR
Des centres d'accueil d'ex-rebelles créés dans le cadre du programme DDR, désarmement, démobilisation et réinsertion, sont en général confrontés à des problèmes logistiques dans ce pays. Eliezer Ebeya, secrétaire de l'ONG "Société civile" du district du Nord Oubangui, où se situe le camp de Kotakoli :
«On a essayé, on a travaillé avec l'autorité sanitaire du district ... pour voir comment intervenir en faveur de ces gens-là. Mais jusque là, la solution revient au gouvernement congolais ! Nous de la société civile, nous n'avons pas de solution à apporter si ce n'est demander aux personnes de bonne volonté de venir en aide à ces personnes.»
Fin 2013, lors d'une mission à Bweremana à une cinquantaine de kilomètres de Goma (chef-lieu de la province orientale du Nord Kivu), notre équipe de reportage avait également constaté des irrégularités dans l'encadrement de centaines d'ex-rebelles démobilisés. Faute de prise en charge adéquate, certains de ces hommes se sont attaqués aux populations en volant leur nourriture. D'autres auraient repris le chemin du maquis.
Appel à l'aide étrangère
Un problème préoccupant pour la Conférence internationale de la région des Grands Lacs (CIRGL). Baudouin Hamuli en est le coordinateur en RDC : «Nous avions reçu, il y a deux ou trois mois, des appels à l'aide des combattants maï-maï démobilisés qui sont là-bas et qui se préparent pour la réintégration. Ils avaient parlé de conditions difficiles de vie. Les moyens sont insuffisants, le budget de l'Etat est très faible pour à la fois s'occuper de tous les processus de désarmement des ex-rebelles, s'occuper des déplacés. Il y a énormément de problèmes. Nous sommes heureux du soutien de la Monusco (Mission de l'Onu pour la stabilisation de la RDC) et de la communauté internationale mais pour ce programme-là en particulier, je crois qu'il faut vraiment un appui international.»
Les mauvaises conditions dans les camps de regroupement d'ex-rebelles ont toujours constitué un grand défi pour la réussite des programmes DDR en RDC. Des programmes coûteux, pour lesquels le gouvernement congolais s'appuie sur une aide financière étrangère, plutôt lente.