OTAN : le bouclier en question à Lisbonne
18 novembre 2010Les deux parties se sont rencontrées la semaine dernière à Bruxelles pour préparer ce sommet de deux jours - sommet auquel le chef de l'Etat russe assiste pour la première fois depuis la guerre russo-géorgienne d'août 2008. Les représentants de la Russie et de l'OTAN ont eu « une conversation difficile », selon les propres mots de Dmitri Rogozine, le représentant de Moscou auprès de l'organisation. Et pourtant, Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l'Alliance atlantique, croit en l'avancée d'une nouvelle stratégie de défense :
« Je souhaiterais qu'une décision sur le bouclier antimissile soit prise au cours du sommet. Ce serait un signe tangible sur notre prédisposition à améliorer nos capacités de défense, même si les temps sont à l'économie. »
Un bouclier indispensable, selon l'Alliance
Selon l'OTAN, le projet est indispensable pour protéger l'Europe notamment de la menace iranienne. Au grand soulagement de la Russie toutefois, le président américain Barack Obama a tiré un trait l'an passé sur une première version du bouclier qui avait été élaborée par l'équipe de George W. Bush, et qui prévoyait le déploiement de missiles de longue portée en Pologne, ainsi qu'un radar en République tchèque. La nouvelle version a recours à des missiles de plus courte portée. Il n'est pas question toutefois d'abandonner les têtes nucléaires, comme le souligne Robert Gates, le secrétaire américain à la Défense :
« Je n'ai pas entendu parler d'un lien entre le bouclier antimissile et le désarmement nucléaire. Certains experts soulignent même que tant qu'il y aura des armes atomiques dans le monde, il est important que l'Otan dispose elle aussi d'ogives nucléaires. »
Toujours est-il que la Russie a déjà menacé de dénoncer le traité Start II sur la réduction des arsenaux nucléaires, dans le cas où le dispositif prévu par l'OTAN menacerait ses propres intérêts.
Auteurs : Carine Debrabandère, Christoph Hasselbach, AFP
Edition : Marie-Ange Pioerron