Obama à Ramallah prône une "solution à deux Etats"
21 mars 2013C'est dans un contexte plutôt tendu que Barack Obama est arrivé à Ramallah ce jeudi. S'il a été bien accueilli par le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, des manifestants l'attendaient pour protester contre sa venue. Malgré l'important dispositif de sécurité, ils ont même tenté d'approcher le complexe présidentiel où se trouvaient les officiels. Les Palestiniens le savent, rien de particulier ne sortira de cette visite d'Obama. C'est aussi l'avis de Didier Billion, spécialiste du Moyen-Orient à l'Institut des Relations Internationales et Stratégiques à Paris.
« Je crains fort que les Palestiniens ne puissent espérer grand-chose de cette visite d'Obama. Monsieur Obama vient dans les territoires palestiniens comme il l'a fait en Israel pour écouter dit-il. Il y a pour le moins un paradoxe si le président de la principale puissance du monde dont on sait que la résolution du conflit israélo-palestinien ne peut pas se faire sans les Etats-Unis, s'il vient juste pour écouter, il y a déjà un problème. »
Les raisons de la déception
Alors que les pourparlers israélo-palestiniens relancés en septembre 2010 ont tourné court moins d'un mois plus tard, Didier Billion revient sur les raisons qui pourraient expliquer le mécontentement des Palestiniens à l'encontre du président américain.
« On a vu qu'en réalité sur ce dossier israélo-palestinien, Monsieur Obama a capitulé devant les exigences et l'intransigeance des Israéliens. L'Autorité palestinienne qui avait beaucoup misé sur la présidence Obama se retrouve pris dans une contradiction puisque Monsieur Obama n'a pas du tout fait évoluer le dossier depuis quatre ans. Enfin lorsque l'Etat de Palestine a été proclamé comme observateur à l'ONU, les Etats-Unis ont votés contre. »
Désormais le peuple palestinien attend de la part de Barack Obama des mesures concrètes pour améliorer leur sort face à l'occupation israélienne.
Cette première visite officielle de Barack Obama au Proche-Orient depuis sa réélection est dominée par le dossier nucléaire iranien et la guerre civile en Syrie. La bande de Gaza, sous blocus israélien, ne serait pas au menu des discussions.