Nouveau groupe armé dans le Nord-Mali
15 août 2014Le "groupe auto-défense touareg Imghad et alliés" (GATIA) revendiquerait près d'un miller de militants, issus en majorité de la communauté des Imghad. Cette communauté serait la plus nombreuse au sein des Touaregs du Mali. Le nouveau groupe armé annonce aussi vouloir combattre le Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA), le mouvement touareg jusqu'ici le mieux organisé des groupes armés du Nord au plan militaire. En d'autres termes, GATIA est contre les revendications autonomistes du MNLA.
De l'eau au moulin de Bamako
« Nous reconnaissons l'intégrité territoriale du Mali, » a notamment indiqué son secrétaire général Fahad Ag Almahmoud. Des propos qui rejoignent les exigences du pouvoir de Bamako, opposé à toute revendication indépendantiste. Isselmou Moustapha Salihi est chroniqueur, spécialiste du Mali pour l'hebdomadaire mauritanien Tahalil :
« Je m'interroge d'abord sur l'opportunité de la naissance de ce nouveau groupe qui est apparemment un groupe d'auto-défense. Je me demande pourquoi ce groupe n'est pas né en janvier 2012 (début de l'offensive du MNLA dans le Nord) pour faire de l'auto-défense. Sa principale revendication, c'est qu'il est contre l'autonomie. On dirait que c'est un groupe qui est créé pour donner la réplique aux mouvements rebelles dans le Nord du Mali. Donc on revient à la situation d'avant, celle des années 1990 avec la création d'une milice d'auto-défense appelée Ganda Koye, une milice tristement célèbre. »
Menace sur les pourparlers de paix
Le contexte de la création de ce nouveau groupe fait penser aussi aux négociations en préparation entre Bamako et six mouvements armés du Nord-Mali. Après une première rencontre à Alger le 24 juillet, au cours de laquelle une feuille de route a été retenue, les négociations devaient démarrer le dimanche 17 août 2014. Mais elles ont finalement été reportées au 1er septembre. D'après Alger, ce report répond au souci de permettre aux différentes parties de venir à la table de négociation dans un climat de sérénité.
En général, avant de pareilles négociations, chaque partie cherche à venir en position de force. Et toute initiative anti-autonomiste au sein des mouvements rebelles, à l'instar de la création de GATIA, est bénéfique pour Bamako.
Ci-dessous, le point à midi TU par Fréjus Quenum