Près de 5.000 migrants en situation difficile au Niger
17 août 2023Au Niger , ils sont près de 5.000 migrants qui sont repartis dans sept centres de transit de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) : quatre dans la région d’Agadez et trois dans la région de Niamey.
Pour l'OIM, "la situation actuelle au Niger présente des défis opérationnels complexes qui empêchent le retour rapide des migrants en transit et sous notre assistance. Le risque est d'augmenter le stress des migrants qui ont déjà vécu des situations difficiles. Ce stress peut se traduire par des frustrations ou des tensions au sein du centre mais également en dehors ou des centaines de migrants attendent une assistance."
La suspension de toutes les discussions de l'Union européenne avec Niamey, à la suite du coup d'état militaire, aggrave leur situation déjà fragile.
"La suspension de l'assistance apportée par l'Union européenne peut impacter le phénomène migratoire. C'est une évidence. Il est possible que même des jeunes nigériens migrent pour des raisons de sécurité", a déclaré Abdoulaye Abderrahmane Amadou le secrétaire général de l'ONG "Imanité" au Niger.
Promouvoir l’Etat de droit
Souhaitant le retour à un pouvoir civil à Niamey tout en précisant que l’Etat de droit est la meilleure solution contre les flux migratoires vers l’Union européenne, Maria Arena, députée de l'Alliance progressiste et socialiste au Parlement européen, a déclaré que, "les régimes autoritaires sont de nature à augmenter les flux migratoires vers l'UE. Un accord qui ne garantit pas les droits des migrants, comme c'est le cas en Tunisie, n'est à mes yeux ni efficace ni respectueux des valeurs européennes".
Sur la situation au Niger, la parlementaire européenne a déclaré : "Sur l'accord qui avait été signé avec le Niger, nous (le Parlement européen) n'en avons pas l'évaluation concrète à ce jour, mais il me semble que l'essentiel est de garder le dialogue avec le Niger sur les principes de droits humains".
L'accord empêche 100.000 migrants d'atteindre l'Europe
L'accord de 2015 signé entre l’Union européenne et le Niger, a été efficace. Il a réduit le flux migratoire. La suspension de l’accord décidé par l’UE fera l'objet de discussions dans les semaines prochaines, au Parlement européen, "Ce sont près de 100.000 migrants qui ont été retenus au Niger plutôt que de les voir traverser la Libye pour ensuite se rendre sur le continent européen", a souligné Emmanuel Dupuy, président de l'Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE) à Paris.
"Pour l'instant, c'est une suspension, il n'y a aucune décision officielle. La décision officielle devrait être prise le 30 août prochain à l'occasion de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne", a poursuivi l’expert.
L’Union européenne est préoccupée par la situation politique au Niger où les militaires ont pris le pouvoir, après avoir renversé 26 juillet dernier, le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum .
Joseph Borell, le Haut-représentant pour les Affaires étrangères de l'Union européenne, a rappelé la détermination de l'Union européenne à voir l'ordre constitutionnel rétabli au Niger.