Niger : le spectre de la crise alimentaire
2 août 2023L'Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont annoncé la suspension de leur aide budgétaire au Niger après le coup de force qui a renversé le pouvoir de Mohamed Bazoum.
Face à cette situation, le Niger devrait économiquement connaître de sérieuses difficicultés. Et si rien n'est fait, 4,3 millions de personnes, pourraient souffrir de la famine, dont 3,1 millions en insécurité alimentaire, selon le système des Nations unies au Niger.
Selon l'organisation onusienne, les impacts humanitaires du coup d'état sont inévitables.
"Il est très tôt pour voir cet impact, mais forcément, il y aura des impacts", affirme Louise Aubin, coordinatrice résidente du système des Nations unis, et par ailleurs coordinatrice humanitaire.
"Vous savez, l'aide multilatérale parvient au Niger en parti, les aides humanitaires ce sont des aides financières qui sont données aux agences et au programmes des Nations unies, nous sommes une vingtaine au Niger, mais il y a aussi des ONG internationales et nationales. Nous n'avons pas d'indication jusque-là que les financements seraient touchés, il y a eu des assurances que les autorités respecteraient leur engagement. Nous espérons que c'est pour le bien-être des populations se trouvant au Niger."
L'Allemagne coupe l'aide buggétaire mais pas alimentaire
De son côté, le gouvernement allemand a suspendu son aide budgétaire d'un montant de 23 millions d'euros mais l'aide humanitaire va se poursuivre.
"Ce qui est arrêté, c'est vraiment le travail de projet direct avec le gouvernement du Niger. Il s'agit (par exemple) de programmes qui investissent dans l'agriculture et la sécurité alimentaire. Il s'agit d'une collaboration directe avec les paysans, souvent des petits agriculteurs, de la mise à disposition de semences, de la formation, des mesures d'entraînement. Cela se ressentira si cela ne peut pas être poursuivi à long terme", explique Brigitte Pickel, directrice au bureau Afrique du ministère Fédéral de la coopération et du développement en Allemagne, au micro de la DW.
En plus des 23 millions d'euros d'aide budgétaire suspendus, 70 autres millions d'euros seront suspendus dans les deux prochaines années selon le gouvernement fédéral allemand.
Ce fond devait contribuer au développement, notamment la construction et le fonctionnement d'un hôpital gynécologique moderne à Niamey.