Au Niger, les avocats dénoncent des dérives du pouvoir
10 novembre 2023L'Association des jeunes avocats du Niger a exprimé sa préoccupation face aux dérives autoritaires qui seraient en cours au Niger depuis le putsch du 26 juillet dernier.
Cette déclaration des jeunes avocats fait suite à une autre, provenant cette fois d'un collectif d'avocats proches du président déchu Mohamed Bazoum.
De cas multiples
Maître Ould Salem Saïd, vice-président de l'Association des jeunes avocats du Niger, dresse la liste des atteintes aux libertés publiques recensées récemment :
"Nous avons constaté avec regret la persistance des arrestations extrajudiciaires, l'incapacité de la justice à faire respecter et exécuter ses propres décisions et l'impossibilité pour nous, avocats, de défendre certains de nos clients victimes d'arrestations extrajudiciaires. Il y a des cas où certains de nos membres nous ont signalé qu'après l'arrestation d'un de leurs clients, il était impossible de le retrouver dans les unités d'enquêtes."
Droits de l'homme bafoués
Les organisations de défense des droits de l'homme s'indignent aussi du recul observé avec les militaires au pouvoir qui, pourtant, avaient rassuré les Nigériens sur le respect des libertés fondamentales dans leur première déclaration après le coup d'Etat.
"Vraiment," dit Maître Hamani Assoumana, coordonnateur du Collectif des organisations de défense des droits de l'Homme et de la démocratie, "nous condamnons ces pratiques et nous en appelons à l'endroit du CNSP (Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, la junte au pouvoir, ndlr), l'organe dirigeant, et du gouvernement de transition, de revenir au respect des droits humains, au respect des droits fondamentaux de la personne humaine."
La situation des droits de l'homme inquiète les Nigériens qui ont peur désormais de subir cet arbitraire et s'interrogent sur les raisons de ces dérives. Interpellé, le syndicat autonome des magistrats du Niger n'a pas souhaité réagir pour l'instant.