Soldats ivoiriens : le Mali met en garde la Cédéao
16 septembre 2022Selon le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, l’affaire des 46 soldats ivoiriens détenus à Bamako "est purement judiciaire et bilatérale". C’est pourquoi, il met en garde contre "toute instrumentalisation de la Cédéao par les autorités ivoiriennes pour se soustraire à leur responsabilité vis-à-vis du Mali".
Le colonel Abdoulaye Maïga ajoute que la médiation engagée par le Togo est "l'unique cadre de règlement du dossier". Une sortie de trop, estime Doudou Sidibé, enseignant-chercheur en sciences politiques à l'université Gustave Eiffel en France.
Selon lui, "le Mali est en train de se faire beaucoup trop d'ennemis. Il est temps que le Mali s'arrête un peu, qu'il fasse l'évaluation, qu'il essaie de rétablir ses relations, de communiquer davantage. Le Malin'a aucun intérêt à s'isoler sur la scène internationale et à plus forte raison en Afrique, avec ses voisins."
Issue diplomatique
Détenus depuis mi-juillet par les autorités maliennes après avoir été interpellés à l‘aéroport international Président Modibo Keïta-Sénou de Bamako, les 46 soldats ivoiriens accusés par le pouvoir d'être des mercenaires ont été inculpés pour "tentative d'atteinte à la sûreté de l'Etat" et écroués.
Ces accusations ont toujours été démenties par les autorités ivoiriennes qui les considèrent comme des otages des autorités maliennes.
L’issue de cette affaire est diplomatique, selon maître Mamadou Ismaïla Konaté, avocat et ancien ministre de la Justice du Mali.
"Initialement, on parlait de mercenaires. Mais on ne peut plus parler de mercenaires dès lors que le rattachement avec un Etat est déterminé, dès lors que l'Etat les réclame comme étant des siens et rappelle qu'ils sont en mission. Le vrai sujet aujourd'hui, est que cette affaire n'a que trop durée. Cette affaire ne peut pas se régler sur le plan judiciaire. C’est une affaire qui doit se régler sur le plan politique et diplomatique, et faire en sorte que le nuage qui s'abaisse sur les relations entre le Côte d'Ivoire et le Malisoit un nuage qui disparaît", soutient l'avocat.
Deux semaines après l’interpellation des 49 militaires ivoiriens à Bamako, la Minusma, la mission de l’Onu dans le pays, a reconnu que certaines procédures "n’ont pas été suivies" dans le cadre du déploiement de ces soldats ivoiriens. Des dysfonctionnements que reconnaît aussi l’éditorialiste ivoirien Venance Konan, l’ancien directeur général du quotidien gouvernemental Fraternité Matin.