Mali : des anciens responsables politiques restent en prison
12 novembre 2024Au Mali, La demande de remise en liberté émise par leurs avocats a été rejetée par la justice malienne. Pour maître Mamary Diarra, un des avocats des dirigeants politiques incarcérés depuis le 20 juin dernier, "nous estimons quand même que leur mise en liberté ne pouvait pas préjudicier à l'information qui est en cours et que, compte tenu du fait que ce sont des personnalités qui ont dirigé ce pays là pendant très longtemps, et compte tenu du fait qu'ils ont des domiciles bien connus, compte tenu du fait qu'ils sont dans la plupart des cas âgés et même certains malades, ils auraient pu être mis en liberté et le juge pouvait continuer avec son instruction. En estimant que la demande est mal fondée, nous ne pouvons que envisager d'autres solutions."
"Soit nous faisons pourvoi pour que le dossier soit porté devant la Cour suprême afin qu'elle se prononce sur la légalité de la décision prise par la chambre d'accusation. Soit nous laissons tomber cette procédure en cours et puis nous revenons devant le même juge d'instruction afin que les confrontations aient lieu pour qu'une décision finale puisse être rendue", explique maître Mamary Diarra.
"Remise en cause des acquis démocratiques"
Au sein de la classe politique malienne, les réactions sont discrètes face au rejet par la justice de la demande de mise en liberté. Mahamadou Kane a recueilli le sentiment d’Abdina Karembé de l’ASMA CFP, le parti de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga.
Pour lui "ils sont arrêtés pour leurs opinions personnelles. Ce que la justice leur reproche ne pourra pas commencer à aller au fond. Mais c'est déplorable, tout simplement et c'est regrettable ce qui se passe. Et cela remet en cause les acquis démocratiques dans notre pays à la suite d'une longue lutte. Aujourd'hui, nous observons que toutes ces mesures sont en train d'être mises en cause. Nous ne pouvons que nous indigner et attendre qu'un jugement sur le fond puisse avoir lieu pour qu'enfin nos camarades puissent retrouver leur liberté et leurs familles. Il y a lieu de dire que des anciens ministres qui ont servi ce pays. A notre avis, on pouvait tout simplement les mettre sous surveillance judiciaire".