Lueur d'espoir à Chypre
18 février 2013La Frankfurter Allgemeine Zeitung souligne que Chypre dispose d'importantes réserves de gaz et que plusieurs grands groupes énergétiques sont impatients de faire des affaires avec Nicosie. Mais la manne financière issue du gaz mettra encore quelque temps à arriver. La crise financière, elle, est déjà là.
Une énorme tâche attend le vainqueur de la présidentielle à Chypre, écrit la Neue Osnabrücker Zeitung : il doit sauver l'île de la faillite. Et le temps presse, dans quelques semaines, les caisses de l'Etat seront vides. Au vu de son avance au premier tour, Nikos Anastasiades va très probablement remporter le second tour. Ce conservateur est pro-européen et il sait qu'il a besoin de la bienveillance des pays de la zone euro. Bruxelles peut donc s'attendre à ce qu'il se montre plus conciliant que son prédécesseur.
S'il veut vraiment obtenir des aides financières de plusieurs milliards, alors le nouveau président chypriote devra faire des compromis envers ses partenaires européens, renchérit le Tagespiegel. Et même si Anastasiades explique que son pays a besoin de crédits d'ici quelques semaines, l'attente pourrait encore se prolonger – par exemple jusqu'à ce que les Chypriotes prouvent que leur île ne va plus à l'avenir servir de paradis fiscal aux riches citoyens russes.
Le résultat du premier tour à Chypre est une lueur d'espoir pour les Européens, estime la Rheinische Post. Pendant sa campagne, Nikos Anastasiades a déjà préparé les Chypriotes à des réformes difficiles, à une politique d'austérité et à la privatisation de biens étatiques en contrepartie des aides du fonds de secours. Les Européens n'ont pas encore pu établir avec certitude si les banques chypriotes servaient à blanchir l'argent des oligarques russes. Mais même si c'était le cas, ils pourraient difficilement refuser leur aide à Chypre. Car les investisseurs pourraient à nouveau déstabiliser les marchés financiers, en demandant si une faillite de Chypre n'entrainerait pas celle d'autres pays plus importants de la zone euro. C'est pourquoi malgré tous les doutes –justifiés – à l'égard de Chypre, l'Allemagne approuvera elle aussi l'aide financière au pays le mois prochain.