1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

L'OTAN veut-il tuer Kadhafi ?

2 mai 2011

Un bombardement a causé samedi la mort d'un de ces fils. Le gouvernement libyen a annoncé que Mouammar Kadhafi se trouvait bien dans le bâtiment au moment de la frappe mais il s'en est sorti indemne.

https://p.dw.com/p/RLQ7
Photo prise dans le bâtiment bombardé par l'OTAN samedi
Photo prise dans le bâtiment bombardé par l'Otan samediImage : AP

Cette nouvelle frappe aérienne visant des bâtiments officiels risque de relancer les critiques à l'encontre de l'intervention militaire en Libye, dont le but officiel, précisé par la résolution 1973, est de protéger les populations civiles et non pas de tuer Kadhafi. Pourtant, le changement de stratégie opéré récemment par l'Otan indique que le commandement militaire allié à décidé de viser les centres de décisions et si Mouammar Kadhafi se trouve là au moment d'une frappe aérienne, eh bien « c'est tant mieux », selon les termes du sénateur américain John McCain, nommé par la Maison blanche pour discuter avec l'opposition libyenne.

Le sénateur américain John McCain n'a pas caché que la mort de Kadhafi simplifierait beaucoup de choses
Le sénateur américain John McCain n'a pas caché que la mort de Kadhafi simplifierait beaucoup de chosesImage : AP

Moscou et Pékin embarassés

Selon les autorités libyennes, le bombardement de samedi a causé la mort de l'avant-dernier fils de Kadhafi, Saïf Al-Arab – sans doute le moins politique et le moins engagé de ses fils – ainsi que celle de trois de ses petits-enfants. L'Otan a démenti avoir voulu tuer Kadhafi et a justifié cette attaque par le fait que le bâtiment visé était un centre de commandement. Un argument qui reste dans la logique d'un changement de stratégie car, face à une guerre qui s'enlise, les alliés occidentaux ont choisi de frapper les lieux où se prennent les décisions, afin de rompre la chaîne de commandement de l'armée libyenne.

Mais cette frappe en forme d'escalade a été aussitôt utilisée par le pouvoir libyen pour enfoncer un coin dans la communauté internationale, qui est loin d'être unie dans cette guerre. Ainsi, la Russie a dénoncé l'usage disproportionné de la force, tandis que la Chine a appelé à un cessez-le-feu. Mais si cette frappe aérienne peut-être embarrassante pour l'Otan, elle prouve aussi qu'en dépit d'un conflit bloqué sur le terrain, la marge de manœuvre du leader libyen est de plus en plus étroite.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Elisabeth Cadot