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L'OTAN se met en place

22 mars 2011

Alors que le débat se focalise sur le rôle de l'Alliance atlantique, celle-ci a annoncé qu'elle est chargée de faire respecter l'embargo sur les armes en Méditerranée. Une manière d'ouvrir la porte à un compromis.

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Le secrétaire général de l'OTAN, le Danois Anders Fogh Rasmussen, a critiqué Paris et Berlin
Le secrétaire général de l'OTAN, le Danois Anders Fogh Rasmussen, a critiqué Paris et BerlinImage : dapd

En donnant à l'OTAN cette première tâche, ce pourrait être une manière de la faire entrer en jeu et de préparer les partenaires les plus réticents – comme la France – à l'idée que l'Alliance est la seule en mesure de conduire cette mission. Car c'est sur ce point que se focalise l'irritation entre les différents partenaires. L'Italie, le Canada, la Belgique, le Danemark et la Norvège réclament un transfert rapide à l'OTAN du commandement des opérations. "Nous pensons qu'il est temps de passer d'une coalition de pays volontaires à une intervention mieux coordonnée au sein de l'OTAN. Car seule l'OTAN a la capacité et l'expérience pour conduire une pareille opération", a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini.

Le Quartier général de l'OTAN à Bruxelles
Le Quartier général de l'OTAN à BruxellesImage : AP

Coup d’éclat

Face à cela, la France et les pays arabes bloquent. Mais ils ne sont pas les seuls. L'Allemagne et la Turquie ralentissent aussi le processus de décision. Cette attitude - de la France, l'Allemagne et la Turquie - a provoqué hier un coup de colère du secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen. Celui-ci a reproché à la France son opposition à l'intervention de l'OTAN et à l'Allemagne de ne pas participer assez activement. Un coup d'éclat rapporté par le Financial Times qui s'est soldé par le fait que les ambassadeurs allemands et français ont quitté la salle.

L'OTAN a établi plusieurs plans pour cette opération en Libye. Trois plans qui permettent de mieux comprendre les objectifs suivis. Dans un document d'une centaine de page, l'OTAN a détaillé trois scénarios : la sécurisation d'une opération humanitaire, l'application de l'embargo sur les armes et l'imposition de la zone d'interdiction aérienne. Après l'accord pour se charger de l'embargo, les ambassadeurs poursuivent leurs discussions sur les deux autres missions. Ainsi que sur la question sensible du commandement. Paris a réagi pour sa part en proposant une « instance de pilotage politique » de l'opération militaire au niveau des ministres des Affaires étrangères.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Brahima Tounkara