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L'Otan redoute une résurgence de Daesh en Syrie

15 octobre 2019

Alors que plusieurs Etats alliés de l'Alliance atlantique appellent la Turquie à mettre fin à ses opérations, Recep Tayyip Erdogan se montre déterminé. Des détenus de Daesh auraient pris la fuite en marge des combats.

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Türkei Ankara NATO-Generalsekretär Stoltenberg und Außenminister Cavusoglu
Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg (gauche) et le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu (11.10.19)Image : AFP/Turkish Foreign Ministry/C. Ozdel

"Ma plus grande inquiétude concerne les captifs de Daesh"- Jens Stoltenberg

Plusieurs pays de l'Otan dont l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et l'Italie ont annoncé la suspension de ventes d'armes à la Turquie. Et les Etats-Unis ont décidé de la mise en œuvre de sanctions commerciales contre Ankara. Malgré tout, le président turc Recep Tayyip Erdogan a souligné ce mardi (15 octobre) vouloir poursuivre ses opérations jusqu'à atteindre ses objectifs.

En dehors des dégâts sur le plan humanitaire, cette offensive prend de nouvelles dimensions avec des rapports du Haut commissariat aux droits de l'homme de l'ONU, faisant état d'exécutions sommaires de membres de la communauté kurde.

 

Terroristen des sog. islamischen Staates IS Daesh
Image : picture-alliance/Dabiq

Des conséquences redoutables

Ce qui inquiète aussi les Occidentaux, c'est l'évasion de membres du groupe Etat islamique qui étaient jusqu'alors détenus par les milices kurdes.

Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'OTAN souligne que sa "plus grande inquiétude concerne les captifs de Daesh qu'il ne faudrait absolument pas laisser s'enfuir. La communauté internationale doit trouver une solution concertée et durable sur la question des combattants étrangers détenus en Syrie".

Sans doute pour apaiser les inquiétudes des Occidentaux, Recep Tayyip Erdogan a affirmé, dans une tribune publiée ce mardi (16 octobre), que son pays empêcherait les combattants du groupe Etat islamique de quitter le nord-est de la Syrie.

 

Türkei Ankara PK Ruhani Erdogan und Putin
Image : Reuters/U. Bektas

La Russie à la manoeuvre

Par ailleurs, l'offensive turque souligne l'importance de la Russie dans la région. Moscou assure vouloir éviter toute escalade entre les forces turques et l'armée syrienne.

Oytun Orhan, chercheur spécialiste du Moyen Orient est convaincu des chances de succès d'une médiation russe. Selon lui en effet, "la Russie jouit d'une certaine puissance dans la région. D'un côté, l'armée turque et l'armée russe sont en contact. Et de l'autre côté, la Russie est en contact avec les forces syriennes. Donc aucune partie ne mènera une action unilatérale et même s'il y a quelques incidents, la Russie pourra empêcher une escalade".

Dans un changement de stratégie, le régime de Bachar al-Assad a déployé ses troupes en soutien aux Kurdes que la Turquie dit être en train de cibler.

Alors qu'Ankara souhaitait prendre le contrôle de la ville de Menbij où de violents combats ont eu lieu lundi (15 octobre), la Russie a annoncé ce matin que les forces syriennes avaient pris possession de ce territoire visiblement stratégique.

Photo de Fréjus Quenum à côté d'une carte du monde
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum