L'opposition ivoirienne divisée
19 janvier 2021Pour ces formations politiques, les conditions qui les ont obligés à ne pas participer à la présidentielle d’octobre dernier n’ont pas évolué Pour Guillaume Soro, participer au scrutin législatif c’est reconnaitre le pouvoir d’Alassane Ouattara.D’autres partis comme le FPI, tendance Pascal Affi N’guessan, et le COJEP de Charles Blé Goudé, ont claqué la porte du front de l’opposition au motif que le PDCI et le FPI de Gbagbo voudraient se partager tous les postes en raison de leur hégémonie.
Le journaliste et analyste André Silver Konan justifie cette cacophonie au sein de l’opposition par le manque de vision commune des différents leaders.
‘’L’opposition ivoirienne dans sa grande totalité n’est manifestement pas arrivée à présenter une stratégie de listes communes pour les législatives de mars 2021. C’est un fait. Dès le départ, il y a eu un manque de cohésion de l’opposition sur la question des législatives. L’ensemble de l’opposition ivoirienne, qui était plus ou moins unie pour la désobéissance civile et le boycott de la présidentielle face Alassane Ouattara, va en rang dispersé aux législatives’’ explique t-il.
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Sauver l'union sacrée
Henri Konan Bédié du PDCI et le FPI tentent de sauver l’union sacrée de cette opposition. Mais à quel prix ? Selon André Silver Konan ‘’il y aura probablement des listes PDCI d’Henri Konan Bédié – FPI de Laurent Gbagbo dans le cadre des législatives dans certaines circonscriptions. C’est sûr. Maintenant est-ce que ce sera le germe d’une prochaine coalition ? Rien n’est moins sûr.’’
Contrairement à la présidentielle, la plupart des partis d'opposition ont affiché leur volonté de participer au scrutin. Mais comme il fallait s’y attendre, l’opposition ivoirienne ira en rang dispersé aux législatives face à un RHDP qui bénéficie d’un avantage grâce au découpage électoral.
Pour rassurer l’opposition, le président Alassane Ouattara vient de faire un geste de décrispation en faisant libérer certains détenus de la récente crise postélectorale, dont Maurice Kakou Guikahué, le numéro deux du PDCI.