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L'Espagne menace de faire échouer l'accord sur le Brexit

Hugo Flotat-Talon
22 novembre 2018

Madrid souhaite que le statut de l'enclave de Gibraltar soit, après le Brexit, négocié exclusivement entre l'Espagne et le Royaume-Uni. Une exigence qu'elle veut plus claire dans le projet d'accord sur le Brexit.

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Gibraltar
Image : Regierung von Gibraltar

Quand on évoque le Brexit, on parle souvent des problèmes financiers entre Royaume-Uni et l'Union européenne, des problèmes de la frontière irlandaise. Mais cette fois c'est l'Espagne qui menace de faire échouer le projet d'accord si une solution n'est pas trouvée sur le futur statut de l'enclave de Gibraltar. Des menaces alors que l'accord final sur le Brexit devrait être signé ce dimanche 25 novembre. lors d'un sommet extraordinaire à Bruxelles. 

Un territoire britannique ...

L'enclave de Gibraltar est en fait un territoire de quelques sept kilomètres carrés au sud de la péninsule ibérique. Une goutte d'eau dans ces négociations du Brexit pourrait-on penser. Et pourtant.... Le problème est que, depuis plus de 300 ans, depuis 1713 exactement, Gibraltar est un territoire britannique. Son statut et ses relations avec l'Union européenne devraient donc, après le Brexit, être régis par l'accord entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.

Mais du fait de sa frontière directe avec Gibraltar, l'Espagne veut que tout cela soit géré à part. Autrement dit directement entre Madrid et Londres. Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, reste très ferme sur ce sujet. Nous voterons contre le projet de traité s'il n'y a pas de changement dans le traitement de Gibraltar", assure-t-il.

... Et des tensions pas nouvelles

L'Espagne et le Royaume-Uni ont toujours eu des tensions quant à ce territoire anglais sur le sol espagnol. Des problèmes sur les questions de pêche ou de fiscalité notamment. Pire encore, l'Espagne revendique encore régulièrement la propriété de Gibraltar comme le répétait récemment Pedro Sánchez : "Gibraltar est représenté par le Royaume-Uni mais ce n'est pas sa propriété. "C'est pourquoi, en tant que pays, nous ne pouvons pas laisser ce qui va se passer avec Gibraltar à l'avenir dépendre des négociations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.

Bruxelles embarassé et discret

De son côté, Bruxelles assure que le statut de Gibraltar dépendra dans le futur d'accords entre l'Espagne et le Royaume-Uni. Et ne seront donc pas réglées par des accords européens. Mais le premier ministre espagnol estime que ce n'est pas écrit assez précisément. Il propose donc de modifier un texte qui doit être signé dimanche pour plus de clarté. Réponse pour le moins évasive d'un porte-parole de la Commission européenne. "Nous sommes à un stade où nous travaillons en étroite collaboration avec tous les Etats membres."

Des discussions sont pour l'heure toujours en cours. De son côté, l'Allemagne dit espérer que tout soit réglé d'ici dimanche. 

Portrait Hugo Flotat-Talon
Hugo Flotat-Talon Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleHugo_FT_