Les voisins du Kenya inquiets
1 mars 2013Si la situation au Kenya venait à dégénérer, cela aurait des répercussions aussi sur les pays voisins, et notamment leur ravitaillement.
Yoweri Museveni ne préside pas seulement l’Ouganda, il dirige aussi cette année la communauté des Etats d’Afrique de l’est. Alors quand il prend la parole pour s’exprimer sur le scrutin prévu au Kenya, il pèse ses mots :
« Je leur souhaite bonne chance. Je pense que les Kenyans voteront dans le calme, car il n’est de l’intérêt de personne de créer des troubles. »
Transit par le Kenya
L’Ouganda non plus, n’a pas intérêt à ce que la situation dégénère. La coopération qu’il entretient avec le Kenya est étroite et nombre de ses exportations transitent par les postes-frontières kenyans de Busia et Malaba.
Il en va de même pour les importations : le brut importé des pays du Golfe ou les produits en provenance de Chine arrivent en Ouganda après être passés par le port de Mombasa. Quand les violences postélectorales ont éclaté au Kenya il y a cinq ans, le commerce et l’approvisionnement ougandais en ont largement pâti. Cette fois, des routes alternatives ont été envisagées au cas où, qui passent par la Tanzanie.
Le Rwanda fait des réserves
Même inquiétude au Rwanda, dont près de la moitié des importations transitent aussi par Mombasa. Le négociant pétrolier Christopher Walikana reste toutefois optimiste :
« On ne sait pas si les événements peuvent se reproduire. Mais cette fois, c’est différent, il y a davantage de sécurité. La dernière fois, on a été pris au dépourvu, mais là, on s’est préparé. »
Le Rwanda a notamment fait des réserves de pétrole suffisantes pour un mois et demi.
En RDC, la Tanzanie n'est pas une option
Plus à l’ouest, en République démocratique du Congo, on s’y connaît en instabilité. Richard Ngamuhavaki, un négociant de Beni, craint donc moins d’éventuelles violences au Kenya, que leurs répercussions sur les affaires.
« En cette période électorale, le bois ne se vend pas bien. Les gens se ruent seulement sur les produits alimentaires. Alors on a décidé d’attendre de voir comment les choses se passent. »
Selon Richard Ngamuhavaki, passer par la Tanzanie ne serait pas rentable pour les Congolais. Et tous les voisins du Kenya s’accordent pour préférer les accès directs à la mer qu’offre le pays – le chemin le plus court pour beaucoup. Les inquiétudes dans la sous-région ont déjà provoqué une hausse des cours de la monnaie. Et du prix du carburant.
Et pour en savoir plus sur le rôle des femmes en politique au Kenya, écoutez le lien ci-dessous. Des explications signées Maja Braun et Sandrine Blanchard: