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Les syndicats gabonais disent non aux mesures d'austérité

16 août 2018

Selon Libreville les coupes sombres dans le budget national visent à réduire la dépense publique de l'Etat qui traverse une crise économique. Des arguments rejetés par les fonctionnaires.

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Gabun Präsidentenwahl Libreville 27.08.2016
Image : picture alliance/abaca/I. Obiang

"Nous ne sommes pas d'accord que l'État puisse geler la carrière des agents"

Les estimations de la direction générale de l'économie et de la politique fiscale indiquent qu'au 1e trimestre 2018, la balance commerciale du Gabon a affiché plus de 500 milliards de francs CFA contre un plus de 448 milliards en 2017. Ce qui représente une hause substantielle des exportations de 17,8%. En d'autres termes, les indicateurs du commerce extérieur du pays sont au vert. Une performance économique qui cache pourtant mal l'endettement du pays engagé dans une sévère politique d'austérité avec à la clef le licenciement de milliers de fonctionnaires s'indigne Fridolin Mvemessa, président du syndicat de l'Education nationale. 

" Même si nous approuvons certains éléments contenus dans les mesures qui ont été prises, nous sommes catégoriquement opposés en ce qui concerne la carrière des enseignants. C'est-à-dire que nous sommes opposés à ce que l'État procède à des coupes sur les salaires des fonctionnaires. Nous ne sommes pas d'accord que l'État puisse geler la carrière des agents, des concours, des avancements et tout ce qui est progression administrative", dit avec détermination le président du syndicat de l'Education nationale.

L'aide financière de la BAD....

Libreville a bénéficié ces derniers mois de plusieurs milliards de francs CFA de la Banque africaine de développement pour appuyer une quinzaine de secteurs d’activité, ce qui aurait dû avoir un impact positif sur la croissance et le pouvoir d'achat des populations.
Blanche Abegue dirige le Forum des indignés du Gabon. Pour elle, les mesures d'austérité mises en place par les autorités ne doivent pas faire oublier la corruption et la mauvaise gestion qui gangrènent le fonctionnement de l'État. 

" Ils ont dû payer les fonctionnaires le mois dernier par bons de caisse. Cela veut dire qu'il y avait des bureaux ouverts où les fonctionnaires devaient aller chercher un bon de caisse, qu’ils devaient présenter à la banque pour être payés. C'est le détournement, c'est la corruption pure et simple. L'utilisation de l'argent du contribuable gabonais à l'usage personnel du président Ali Bongo, de sa famille et de ses amis avec tous les biens qu'ils ont à l'étranger." 

Entre 2008 et 2016, la masse salariale de l'État s'est accrue de 135% dont une grande partie est attribuée l'armée, se défend le pouvoir de Libreville. 


C'est dans ce contexte social tendu que le Gabon se prépare à voter lors des élections législatives d'octobre - le premier scrutin d'importance depuis l'élection présidentielle de 2016. Un premier rassemblement contre l'austérité a eu lieu début août à Libreville à l'appel des syndicats, rassemblant plus de 3.000 personnes. 
Pour juguler la crise, la Banque africaine de développement exhorte le gouvernement gabonais à orienter ses priorités vers l’agriculture, les infrastructures, l’industrie et l’entrepreneuriat.