Les saisonniers africains victimes de la crise italienne
L'Italie est la troisième agriculture européenne, après la France et l'Allemagne. Elle se dispute avec l'Espagne, la première place pour les cultures maraichères.En tout selon Eurostat 1 164 000 personnes travaillent dans le secteur agricole en Italie, un chiffre déjà important, mais qui ne prend pas en compte le travail illégal. Ils sont pourtant des dizaines de milliers de travailleurs invisibles qui récoltent chaque année tomates, pommes, pêches, oranges du nord au sud de la Péninsule. Les saisonniers africains, migrants en provenance d'Afrique de l'Ouest sont un maillon désormais essentiel de la chaine de production : main d'œuvre bon marché et flexible, parfois trop…Mathilde Auvillain est allée dans les vergers du nord de l'Italie à la rencontre de ces travailleurs invisibles.
Le débat sur les quotas
Le monde de l'entreprise en Europe est encore très masculin : dans les conseils d'administration à peine un membre sur dix est une femme. La commissaire européenne à la justice et à l'égalité des droits, Viviane Reding, a donc voulu remédier à cet état de fait et a proposé de fixer un quota obligatoire de 40% femmes dans la direction des grandes firmes, assorti de sanctions d'ici 2020...Mais patatras, ce sont justement des collègues commissaires qui se sont opposés à ce projet. Il faut savoir que les quotas ne sont pas appliqués partout de la même manière en Europe et sont controversés : en Allemagne les quotas sont en discussion. En France il existe depuis peu loi introduisant les quotas, de même qu'en Italie et aux Pays-Bas. La Grande-Bretagne par contre n'applique pas les quotas de femmes. Le pays fait partie des neuf états membres qui ont décidé de voter contre le projet de la commissaire. Astrid Lulling députée du Luxembourg est elle aussi opposée à cette règle contraignante. Elle explique au micro de Daphne Gratwohl, que deux études prouvent que dans les pays nordiques, cette approche n'a pas été couronnée de succès: "Avant la loi en Norvège, nous avions quelques 600 entreprises cotées en bourse. Trois ans plus tard, elles n'étaient plus que 300. La plupart d'entre elles ont expliqué: c'est à cause des quotas..."
La parité, un défi à relever
Pourtant les conseils d'administration en Suède et en Finlande comptent 26% de femmes contre 2% seulement à Malte par exemple. Mais à son avis les quotas peuvent même servir de prétexte pour écarter des candidatures qui ne plaisent pas. C'est le cas, estime-t-elle pour Yves Mersch. Il devait être nommé au directoire de la Banque centrale européenne, la BCE. Le parlement européen a rejeté cette nomination pour protester contre l'absence totale de femmes au sein de cette instance qui comprend 23 hommes. Cet avis n'est que consultatif mais il va mettre les gouvernmenets dans un certain embarras. Astrid Lulling a une autre interprétation: " Ce qui m'intéresse pour le directoire de la Banque centrale européenne, c'est d'avoir des personnalités compétentes,pas leur genre". Pour l'eurodéputée allemande Rebecca Harms, membre du parti des Verts, au contraire il faut aller plus loin: "Mon bilan est le suivant : l'égalité des sexes proclamée dans les constitutions ou les déclarations des droits de l'homme c'est une bonne chose. Mais pour la réaliser, nous avons besoin de règles et de lois. Et pour moi les quotas en font partie..." Dans ce contexte il faut rappeler qu'en Europe 60% des diplômés de l'université sont des femmes.
Les "suffragettes" sont de retour
Ajoutons pour la petite histoire que des centaines de femmes, pour une partie costumées à l'ancienne ont manifesté cette semaine à Londres devant le parlement pour réclamer plus d'égalité entre les femmes et les hommes dans la société britannique. Ces manifestantes réclament des mesures contre la violence domestique et une meilleure représentation des femmes dans les milieux économiques et dans la société. Elles ont également critiqué les coupes du gouvernement Cameron dans les allocations familiales et les différences de salaires entre hommes et femmes. A la tête de cette manifestation se trouvait Helen Pankhurst. Elle est l'arrière petite-bille de Emmeline Pankhurst, la première suffragette comme on disait à l'époque, qui en 1906 avait manifesté pour réclamer le droit de vote pour les femmes. On le voit, un grand chemin a été parcouru, mais il reste encore beaucoup à faire...