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Liberté de la presseMali

Les relations agitées entre Joliba TV et les juntes au Sahel

Mahamadou Kane
26 novembre 2024

Au Mali, le signal de Joliba TV a été coupé ce mardi sur les principaux diffuseurs du pays. La chaîne a été critiquée par les militaires au Mali et au Burkina.

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Deux caméras pour symboliser la presse
Des tractations ont eu lieu durant ces derniers jours pour convaincre la Haute Autorité de Communication de revenir sur sa décision d’interdire la chaîneImage : Rolf Poss/IMAGO

Cette mesure intervient après l'expiration du délai de 72 heures accordé par la HAC, la Haute autorité de la communication, à la chaîne de télévision privée en vue de sa fermeture. 

Le régulateur des médias avait ordonné le retrait de la licence de Joliba TV après les propos de l'homme politique malien Issa Kaou Djim qui avait qualifié l'affaire du récent coup d'Etat manqué contre le capitaine Ibrahim Traoré de "montage" des autorités.

Ces propos ont déplu aux autorités de Ouagadougou. Si le signal de la télévision a été coupé, Joliba Fm ainsi que les réseaux sociaux du média continuent de fonctionner. 

Une chaîne récente

Première chaîne d'info en continue du Mali, Joliba TV News a été lancée le 29 juin 2021 et s'est vite imposée dans le paysage médiatique malien avec ses programmes orientés vers le traitement de l'actualité politique du pays et de l'étranger. 

La chaîne de télévision privée, dont les émissions sont diffusées en français puis en langue nationale bamanankan, partage largement ses contenus sur les réseaux sociaux pour toucher le maximum de téléspectateurs.

Ecoutez le reportage à Bamako...

C'est justement autour du contenu de ses programmes que Joliba TV sera interpellé pour la première fois devant le régulateur des médias maliens en novembre 2022. Elle écope de deux mois de suspension après la diffusion le 30 septembre d'un éditorial dont la teneur est qualifiée par la HAC "d'expressions à forte connotation péjorative".

Irritations au Burkina

Deux ans plus tard, le 12 novembre dernier, c'est le gendarme des médias burkinabè, le Conseil supérieur de la communication (CSC) qui dénonce les propos d'Issa Kaou Djim dans une émission de Joliba TV News. 

Celui-ci doutait de la fiabilité de la énième tentative de déstabilisation du régime du capitaine Ibrahim Traoré. La HAC se saisit du dossier et Issa Kaou Djim a été placé sous mandat de dépôt pour "offense commise publiquement envers un chef d'Etat étranger". Le 21 novembre, la licence de la chaîne de télévision privée est retirée.

Des négociations restent cependant en cours entre la chaîne et les autorités pour une reprise de la diffusion, ont indiqué des sources proches du dossier s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.