Les migrants divisent l'Europe
15 septembre 2015Incitation à la haine, propagande d'extrême droite, autant de propos qui suscitent le dégoût de tout être normal et qui pourtant éclatent au grand jour sur Facebook. Pour la Bild, le fait de prendre des mesures contre cette haine qui se propage dans les réseaux sociaux est une bonne chose. Mais ce n'est pas suffisant. Selon le journal populaire, l'outil créé par Mark Zuckerberg devrait assumer sa responsabilité et effacer, avant qu'ils ne soient publiés, tous les appels à la haine, aux incendies criminels ou encore aux meurtres.
Pour la Neue Osnabrücker Zeitung, Facebook doit également aller plus loin. D'après le quotidien, le réseau social ne méritera la mention « j'aime » que quand les contributions qui bafouent la dignité humaine n'auront plus aucune chance d'être publiées.
La dignité humaine, il en est question également dans la plupart des articles consacrés à l'arrivée des migrants en Europe. Une Europe on ne peut plus divisée. Le Spiegel Online parle même d'une crise existentielle. Le portail d'informations de l'hebdomadaire regrette que l'attitude des gouvernements des 28 ne laisse entrevoir « aucune espèce de ligne commune qui pourrait nourrir l'espoir d'une solution durable au calvaire des réfugiés.» Et de craindre que l'Europe ne se laisse guider par des intérêts égoïstes.
« L'Union Européenne reporte la question des quotas », peut-on lire en Une de la Süddeutsche Zeitung, avec comme illustration la photo d'une frontière avec des soldats et des barbelés.
Le quotidien de Munich évoque également les conséquences de l'arrivée des migrants sur la politique de la CDU, le parti d'Angela Merkel. « Pendant des années, écrit le journal, les conservateurs ont fait valoir que l'Allemagne n'était pas un pays d'accueil. Et ils ont bloqué toute tentative de créer une législation sur la migration. Aujourd'hui, c'est fini. La CDU, commente la Süddeutsche, se plie à la réalité. Elle aurait pu le faire plus tôt.
Dans sa rubrique « verboten », la taz voit Angela Merkel comme un videur devant la porte de l'Allemagne. Elle décide de qui elle laisse rentrer. Et beaucoup se demandent si c'est bon pour son image. Or le journal de Berlin rappelle que dans la crise des migrants, il n'en va pas de la chancelière. Mais bien de tous ces hommes et femmes qui viennent demander l'asile.