Les immigrés éthiopiens protestent en Europe
23 août 2016De très violents affrontements se sont déroulés le week-end dernier, entre forces de l'ordre et manifestants dans les régions Oromia et Amhara. La répression violente de ces manifestations a fait plusieurs centaines de morts, d'après les estimations des organisations de défense des droits de l'homme. Face à la situation, en Europe aussi, les immigrés éthiopiens commencent à faire entendre leurs voix. Yared Haile Michael faisait partie, vendredi 19 août, d'un groupe de manifestants dans la capitale européenne Bruxelles:
"La situation en Ethiopie, et surtout en ce qui concerne les droits humains, empire jour après jour. La répression continue et ils utilisent la force pour disperser les manifestants qui protestent de manière pacifique. Nous nous sentons très concernés par cette situation, les gens manifestent à travers le pays, ils réclament leur droits et le respect de leur liberté mais on leur répond avec des tirs… Donc nous ne savons pas comment les choses vont évoluer. "
Depuis l'Europe, les immigrés éthiopiens se sentent également très concernés par la situation, nombre d'entre eux ont encore des parents et des proches au pays. En manifestant à Bruxelles, ils espèrent faire réagir la communauté internationale et l'Union européenne. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme s'était déclaré "très inquiet" et a proposé d'envoyer des observateurs internationaux sur place, chargés d'enquêter sur les auteurs des violences:
Yared Haile Michael: "Les gens montrent leur ras-le-bol parce qu'ils sont témoin de la tuerie de leur êtres chers, de leurs familles, donc les manifestants sont en colère. Ils sont aussi tristes de voir l'Union européenne soutenir un régime brutal et dictatorial. Nous attendons que la communauté internationale et l'Union européenne prennent des mesures, qu'elles fassent pression sur le gouvernement éthiopien pour qu'il arrête de tuer des civils et ouvre la porte au dialogue politique, pour résoudre le problème de manière pacifique».
À Rio, après avoir franchi la ligne d'arrivée le marathonien éthiopien Feyisa Lilesa a croisé ses poings au-dessus de sa tête, un geste symbolique utilisé lors des manifestations anti-gouvernementales en Ethiopie. Bien qu'il ne soit pas permis d'exprimer un point de vue politique aux jeux Olympiques, Feyiza Lilesa a déclaré plus tard en conférence de presse que "c'est un signe de soutien aux manifestants qui sont tués par le gouvernement de son pays". En réponse, le porte- parole du gouvernement Getachew Reda a affirmé que le sportif ne rencontrera aucun problème en raison de sa prise de position politique.