Les débats de la dernière chance
4 septembre 2013Pour la dernière fois avant les élections, la chancelière et son rival social-démocrate se sont affrontés à la tribune du Bundestag. Mais tout comme dimanche soir, il n'y a pas eu véritablement d'étincelles, commente Die Welt. Au flegme habituel d'Angela Merkel, qui a énuméré un à un les succès de son gouvernement pour arriver à la conclusion que ces quatre dernières années étaient « de bonnes années », Peer Steinbrück a répondu d'un ton qui se voulait déterminé mais qui est paru artificiellement agressif. Selon le quotidien, il manque au candidat du SPD un grand thème de campagne pour le différencier de la chancelière conservatrice.
Les sociaux-démocrates sont de retour sur le ring, estime pour sa part la Süddeutsche Zeitung. Depuis le duel télévisé, Peer Steinbrück fait comme si la victoire de son parti n'était qu'une question de jours. La CDU d'Angela Merkel doit-elle se faire du souci ? Oui, mais surtout parce qu'elle dispose d'une avance encore trop importante dans les sondages, qui pourrait décourager ses électeurs d'aller voter le 22 septembre. Lors des précédents scrutins, le résultat des urnes a souvent été plus décevant que les sondages pour la CDU.
Avec le « duel » Merkel-Steinbrück, annoncé et traité comme un événement planétaire, on en oublierait presque l'autre débat télévisé de cette campagne, rappelle ironiquement la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La discussion des têtes de file du parti libéral, des Verts et de la gauche radicale, faisait un peu figure de repas de restes. Et pourtant, ces trois partis ont un rôle décisif dans la formation d'une coalition gouvernementale.
Dans son supplément spécial sur les élections, die tageszeitung traduit l'ambiance du débat des petits candidats en un titre révélateur : « Une heure de testostérone ». À la sortie du studio, l'animateur a poussé un « ouf » de soulagement, rapporte le quotidien. Car la discussion entre Rainer Brüderle pour le FDP, Jürgen Trittin pour les Verts et Gregor Gysi pour Die Linke a été emprunte d'émotion, d'agressivité et de controverse… La taz regrette l'absence de femmes autour de la table, mais donne la palme à ce débat qu'elle a trouvé plus intéressant que celui entre Merkel et Steinbrück.