L'Egypte inquiète de l'avenir de Gaza
16 novembre 2012Une vingtaine de personnes ont été tuées dans des tirs réciproques de roquette ces trois derniers jours. Et la recrudescence de la violence inquiète particulièrement l’Egypte, voisine de Gaza et d’Israël.
L’Egypte joue un rôle primordial dans la région, du fait, vous l’avez mentionné, de sa proximité géographique avec Gaza, dont un des accès, le Point de passage de Rafah, se situe sur la frontière égyptienne.
La nouvelle donne égyptienne
Mais depuis la révolution égyptienne, qui a renversé le régime Moubarak en 2011, ce sont les islamistes qui sont au pouvoir en Egypte, d’où une proximité politique, également, avec certains groupes islamistes palestiniens. Le nouveau président égyptien est considéré comme un allié par le Hamas. Mohamed Morsi se doit aussi de se démarquer de son prédécesseur, jugé trop favorable aux Etats-Unis, en matière de politique étrangère et sous-régionale, même s’il a promis de respecter le traité de paix israélo-égyptien de 1979. Le Caire a d’ailleurs rappelé son ambassadeur en Israël.
Cette nouvelle donne, accompagnée d’une purge dans l’armée égyptienne et de nouvelles tensions dans le Sinaï en août dernier, inquiète à son tour Israël, qui se voit cerné par de nouveaux régimes arabes plus hostiles qu’auparavant.
Appel d'Angela Merkel à l’Egypte
La chancelière allemande demande à l'Egypte d’ « user de son influence sur le Hamas ». En effet, comme la Maison Blanche, Angela Merkel espère que le Premier ministre égyptien pourra convaincre le Hamas de « calmer la violence » dont Berlin impute la responsabilité au groupe islamiste palestinien, d’après une déclaration faite ce matin par le porte-parole du gouvernement allemand. L’Allemagne est traditionnellement alliée d’Israël. Le porte-parole a rappelé le principe de base de la politique allemande qui veut qu’ « Israël a le droit et le devoir de protéger sa population de manière appropriée », sans pour autant se prononcer sur une aide éventuelle de l’Allemagne en cas d’opération terrestre de l’armée israélienne.
Surenchère militaire
Les groupes palestiniens et Israël s'accusent mutuellement d’avoir ouvert les hostilités, et chacun prétendant riposter, de façon légitime, à une attaque du camp adverse. Les tirs de roquette palestiniens vers Israël ont d’ailleurs continué cendredi matin - une cinquantaine - en dépit de la trêve évoquée le temps de la visite du chef du gouvernement égyptien. L’Etat hébreu avait promis de son côté une suspension de ses opération durant ces trois heures.
Pour l’heure, les organisations humanitaires ou de défense des droits de l’Homme, comme Human Rights Watch réclament l’autorisation d’accéder au terrain pour se rendre compte sur place de la situation. Une autorisation qui ne leur a pas encore été accordée par le gouvernement israélien. Evidemment, tout le monde garde à l’esprit l’invasion de Tsahal dans la bande de Gaza en 2008, et l’on redoute une nouvelle guerre ouverte. Signe que ce regain de tension est pris très au sérieux : le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon se rendra « dans quelques jours » en Israël et en Egypte pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu.
Avant cela, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem, est attendu samedi à Gaza. La Tunisie dénonce une « agression barbare » d’Israël contre le territoire palestinien.
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