Le procès Habré très suivi par les Tchadiens
15 septembre 2015Le procès de Hissène Habré bat des records de couverture, selon la cellule de communication des chambres africaines extraordinaires. Marcel Mendy, responsable de cette cellule, assure que près de mille journalistes ont reçu une accréditation. Et la presse tchadienne est bien représentée. Bruce Djim Adjim Ouaye, directeur de publication du journal le Potentiel à N'Djamena :
"A mon niveau, en tant que responsable d'un organe de presse indépendant, nous avons pris des dispositions pour venir à Dakar, informer les lecteurs tchadiens qui sont les premiers à attendre ce procès. Il y a aussi le gouvernement qui a estimé qu'il faudrait associer la presse privée pour qu'elle donne l'information. Je crois que du point de vu du dispositif, le gouvernement de mon pays a fait ce qu'il pouvait. A notre niveau, nous nous sommes dit en tant que média privés, en dehors de la contribution du gouvernement, le journaliste est celui qui cherche l'information. Donc il n'a pas besoin d'attendre."
Informer les Tchadiens
En couvrant le procès Habré, la presse tchadienne s'est assigné une mission, celle d'informer juste et vrai. Alnoudji Mbairama Jean Paul, rédacteur en chef de la radio, la voix des paysans à Doba au Tchad:
"Si aujourd'hui, je suis à Dakar dans le cadre du procès Hissène Habré, la mission première que je me suis donnée, c'est de tenir informés les paysans qui n'ont pas de voix. Et leur faire comprendre que celui qui était leur bourreau est en train d'être jugé. Par ma présence, c'est comme si les Tchadiens étaient à Dakar pour suivre en direct le procès."
Détolom Benoît Joseph, directeur des programmes la radio soleil, estime lui aussi qu'il a un rôle de témoin : "Si aujourd'hui, les journalistes tchadiens viennent à ce procès, c'est pour être des témoins oculaires auprès de leurs auditeurs. Chaque jour, nous envoyons des compte-rendus à nos radios respectives. Et il y a des radios qui ne sont pas représentées ici mais nous faisons de notre mieux pour leur envoyer des éléments pour que là ou l'une ou l'autre ne couvre pas, les gens sachent au moins que le procès de Habré est effectif, qu'ils entendent ce qui se passe et ce qui va advenir."
Le procès de Habré est suivi par beaucoup de Tchadiens. Mais il risque d'être sevré des informations venant de Dakar, d'autant plus que le président Deby a demandé à la télé Tchad de quitter la capitale sénégalaise.