Le parlement européen rejette le budget
19 janvier 2006Les eurodéputés estiment que la proposition du Conseil européen pour 2007-2013 ne garantit pas un budget communautaire renforçant la prospérité, la solidarité et la sécurité dans l'avenir, et ne respecte pas les engagements pris à l'égard des nouveaux Etats membres.
En décembre, l’accord sur un budget à long terme pour l’Union Européenne avait été célébré comme un succès, écrit la Süddeutsche Zeitung. Après une année catastrophique pour l’Europe, les chefs d'Etats et de gouvernement avaient au moins assuré le financement de l’Union. Celle-ci n’avait certes toujours pas de constitution, mais au moins elle n’était plus sans argent. Et voilà que le parlement de Strasbourg vient jouer les trouble-fêtes et rejette le budget. Malgré tout, pour le quotidien, l’intervention des représentants du peuple n’est pas inopportune. Les députés veulent montrer qu’ils ont aussi leur mot à dire. Et lors du réexamen du budget dans quelques années, ils pourront peut-être obtenir un transfert des subventions agricoles en faveur de la recherche. De plus, avec une réelle implication du parlement, le budget gagnerait en légitimité démocratique.
Le parlement européen a rejeté le compromis sur le budget et c’est une bonne chose, écrit le quotidien die Welt. Au bout du compte, lors des négociations avec la commission et le conseil, les députés n’arriveront à imposer que de petites retouches esthétiques. Mais les gouvernements sont maintenant prévenus : le marchandage habituel, selon lequel les accords politiques se font sur la base de projet de financement complètement insensés, ne sera plus possible à l’avenir.
Le rejet du budget par les députés européens était à prévoir, estime de son côté la Frankfurter Allgemeine Zeitung. De nouvelles négociations vont maintenant être nécessaires. A y regarder de près, la majorité du parlement n’a pas tort : particulièrement en ce qui concerne la recherche, l’éducation et le développement, les gouvernements n’ont pas été très inspirés. C’est là la question essentielle de la politique budgétaire : comment financer toujours plus de projets, du fait de l’élargissement, avec un budget qui reste le même ? Cela dit, la demande des députés d’obtenir cent milliards d’euros supplémentaires est complètement illusoire. Le compromis du mois de décembre n’est pas sacro-saint, poursuit la FAZ, mais s’il n’y en avait pas eu, des lamentations sans fin se seraient élevées sur la crise de l’Union Européenne, avant tout chez les députés de Strasbourg.