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Le Mali en marche vers plus de décentralisation

Carole Assignon21 octobre 2013

Le Mali souhaite relancer sa politique de décentralisation. Membres du gouvernement, de la société civile, élus de toutes les régions administratives et bailleurs de fonds sont réunis à Bamako.

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Dans une rue de GaoImage : Katrin Gänsler

Il s'agira aussi d'envisager de nouvelles perspectives en ce qui concerne la mise en œuvre de cette décentralisation qui ne date pas d'hier. La tenue de ces états généraux de la décentralisation était un souhait du président malien Ibrahim Boubacar Keita.

Décentralisation : les raisons de l'échec

Il faut dire que cela fait plus d'une dizaine d'années que le Mali a fait le choix de la décentralisation, mais cette option n'a jusqu'à présent pas réussit à remplir toutes ses promesses. Oumou Sall Seck, maire de Goundam ville située dans la région de Tombouctou, participe aux assises sur les états géneraux de la décentralisation, pour elle, l'échec jusqu'à présent du processus a une explication.

« L'Etat malien n'a pas respecté ses engagements en ce qui concerne le transfert de compétence et des ressources aux collectivités territoriales. Il y a d'autres aspects d'ordre techniques par rapport aux agents des collectivités territoriales, aux rapports entre l'administration centrale et les collectivités, parce qu'il y a beaucoup de confusion de responsabilités, ce qui crée des conflits de leadership. »

Les mouvements touregs et arabes en l'occurence le MNLA maintiennent la pression pour une plus large autonomie des régions du nord
Les mouvements touaregs et arabes veulent une plus large autonomie du nordImage : picture-alliance/Ferhat Bouda

La décentralisation a pourtant fait durant ces dernières années l'objet de maintes rencontres et réflexions.

Des attentes précises

Avec la crise qui a secouée le nord du pays (attaques des islamistes armés) et les revendications des mouvements touaregs et arabes qui s'estiment délaissés par le pouvoir central, elle est donc une fois encore revisitée. Et les attentes des collectivités locales sont précises avec ces Etats généraux qui démarrent ce lundi pour trois jours. Oumou Sall Seck les résume ainsi.

« Il faut que l'Etat respecte les textes, qu'on applique les textes de la décentralisation. Le transfert des compétences et des ressources pour qu'on puisse vraiment développer nos collectivités. Parce qu'aujourd'hui on sait que le peu que l'Etat a transféré par rapport aux réalisations dans les collectivités, l'Etat a financé moins de sept pour cent. Et tout le reste du financement vient de l'aide internationale. Ce qui n'est pas normal. »

Le processus de décentralisation malgré ses manquements a tout de même enregistré des acquis importants, notamment dans les domaines de la fourniture des services de base comme l'éducation, la santé, l'accès à l'eau potable. A présent il s'agit de trouver la bonne formule pour une réforme approfondie et adaptée aux enjeux. La finalité étant le développement équilibré du Mali sur l'ensemble de son territoire.

Si la décentralisation concerne toute les régions du Mali, l’accent est toutefois mis sur le nord du pays. Une région désertique qui occupe les deux tiers du territoire et où les infrastructures de base telles que l’eau potable, l’électricité, les infrastructures sanitaires et routières font souvent défaut. Conséquence : les populations se sentent abandonnées par le pouvoir central et certains mouvements comme le MNLA mettent la pression pour obtenir leur autonomie. Les responsables du mouvement comme, Nina Walett Intalou, restent d'ailleurs sceptiques quant à l’option de la décentralisation pour résoudre la crise dans le nord du Mali :

"Pour nous, au sein du MNLA, ces assises n'apportent rien de nouveau. Il y a déjà eu plusieurs fois des états généraux au Mali et ça n'a jamais rien apporté. Les décisions qu'ils veulent prendre au niveau de ces assises ont déjà été prises plusieurs fois, mais ça n'a jamais marché. Ce que dont nous, nous voulons parler concrètement, c'est une autonomie de l'Azawad à l'intérieur du Mali."

Ecoutez ci-dessous, l'analyse de Khalilou Sidibé, juriste et enseignant chercheur à l'Université de Bamako, il nous explique pourquoi ces états généraux de la décentralisation sont important pour le nord du pays :

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