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Le chef d'Al-Qaïda est mort

Kossivi Tiassou | Avec agences
2 août 2022

Selon Washington, l'Egyptien Ayman al-Zawahiri a été tué dans la nuit de samedi à dimanche à Kaboul en Afghanistan par une frappe de drone américain.

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Le théoricien à la barbe fournie et aux larges lunettes, était entré dès l'âge de 15 ans chez les Frères musulmans et aura survécu à plus de 40 ans de jihad.
Le théoricien à la barbe fournie et aux larges lunettes, était entré dès l'âge de 15 ans chez les Frères musulmans et aura survécu à plus de 40 ans de jihad. Image : AUSAF Newspaper/EPA/picture alliance/dpa

Ayman al-Zawahiri était l'un des terroristes les plus recherchés au monde. Les Etats-Unis promettaient 25 millions de dollars pour tout renseignement permettant de le retrouver. Il avait pris la tête de la nébuleuse d'Al-Qaïda en 2011, après la mort d'Oussama Ben Laden, tué par un commando américain au Pakistan.

Il était considéré comme un des cerveaux des attentats du 11 Septembre 2001, qui avaient fait près de 3.000 morts aux Etats-Unis.

Ayman al-Zawahiri et Oussama Ben Laden assis côte à côte
Comparé à son prédécesseur Oussama Ben Laden, l'Egyptien Ayman al-Zawahiri, a théorisé l'essaimage des franchises jihadistes sans vraiment les contrôler.Image : AUSAF Newspaper/EPA/picture alliance/dpa

Depuis 2011, l’ancien bras droit et médecin personnel d'Oussama Ben Laden avait pris la tête de l'organisation. Et depuis, celui que l'on surnomme "le professeur", était introuvable, du moins pour les Américains.

En Afrique, à l'origine de l'Al-Qaida au Maghreb islamique, Aqmi, c'est lui. Et la stratégie africaine d’al-Qaïda, son auteur, c'est encore lui.

Juste une victoire symbolique

La mort d’al-Zawahiri, ne devrait pas avoir un grand impact sur la vie du groupe et sur le plan sécuritaire selon des experts mais elle représente toutefois une victoire symbolique pour Joe Biden. 

Surtout, un an après le retrait chaotique des Américains d'Afghanistan.

Joe Biden en train d'annoncer depuis la maison Blanche la mort de Ayman al-Zawahiri.
Ayman al-Zawahiri a été tué dans la nuit de samedi à dimanche en Afghanistan mais sa mort n’a été annoncée que lundi (01.08) par Joe Biden.Image : Jim Watson/REUTERS

Ces dernières années, l’activité d’Al-Qaïda a en effet régressé. L’organisation terroriste ne mène plus d’attaques spectaculaires et pour certains, al-Zawahiri illustrait le déclin du groupe. 

Mais pour le président américain, Joe Biden, sa mort permettra aux familles de victimes tuées le 11 septembre 2001 dans les tours jumelles du World Trade Center, à New York, et au siège du Pentagone près de Washington, de tourner la page. 

"Justice a été rendue et ce dirigeant terroriste n'est plus", a déclaré Joe Biden. 

La présence d'al-Zawahiri à Kaboul constitue par ailleurs une "violation claire" des accords conclus à Doha en 2020 avec les talibans, selon les Américains. 

Un portrait d'Ayman Al-Zawahiri
Malgré son rôle dans les attentats de 2001, la signature fondamentale d'Al-Qaïda, il n'aura jamais acquis l'aura macabre d'Oussama ben Laden.Image : Al-Jazeera/AP Photo/picture alliance

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a estimé qu'en "hébergeant et en abritant" Zawahiri, les talibans ont "grossièrement violé l'accord de Doha" qui prévoyaient le départ des troupes Américaines d'Afghanistan.

Les accords de Doha

Les talibans ont aussi de leur côté accusé les Etats-Unis d'avoir dérogé à ces accords en menant une frappe sur leur territoire.

"De telles actions constituent une répétition des expériences ratées des 20 dernières années et sont contraires aux intérêts des Etats-Unis d'Amérique, de l'Afghanistan et de la région", a estimé le porte-parole des nouveaux maîtres de Kaboul.

Dans le cadre de l'accord de Doha, les talibans ont promis de ne pas laisser l'Afghanistan redevenir une rampe de lancement du djihad international mais selon les experts, le groupe n'a jamais rompu ses liens avec Al-Qaïda.