Le chef d'Al-Qaïda est mort
2 août 2022Ayman al-Zawahiri était l'un des terroristes les plus recherchés au monde. Les Etats-Unis promettaient 25 millions de dollars pour tout renseignement permettant de le retrouver. Il avait pris la tête de la nébuleuse d'Al-Qaïda en 2011, après la mort d'Oussama Ben Laden, tué par un commando américain au Pakistan.
Il était considéré comme un des cerveaux des attentats du 11 Septembre 2001, qui avaient fait près de 3.000 morts aux Etats-Unis.
Depuis 2011, l’ancien bras droit et médecin personnel d'Oussama Ben Laden avait pris la tête de l'organisation. Et depuis, celui que l'on surnomme "le professeur", était introuvable, du moins pour les Américains.
En Afrique, à l'origine de l'Al-Qaida au Maghreb islamique, Aqmi, c'est lui. Et la stratégie africaine d’al-Qaïda, son auteur, c'est encore lui.
Juste une victoire symbolique
La mort d’al-Zawahiri, ne devrait pas avoir un grand impact sur la vie du groupe et sur le plan sécuritaire selon des experts mais elle représente toutefois une victoire symbolique pour Joe Biden.
Surtout, un an après le retrait chaotique des Américains d'Afghanistan.
Ces dernières années, l’activité d’Al-Qaïda a en effet régressé. L’organisation terroriste ne mène plus d’attaques spectaculaires et pour certains, al-Zawahiri illustrait le déclin du groupe.
Mais pour le président américain, Joe Biden, sa mort permettra aux familles de victimes tuées le 11 septembre 2001 dans les tours jumelles du World Trade Center, à New York, et au siège du Pentagone près de Washington, de tourner la page.
"Justice a été rendue et ce dirigeant terroriste n'est plus", a déclaré Joe Biden.
La présence d'al-Zawahiri à Kaboul constitue par ailleurs une "violation claire" des accords conclus à Doha en 2020 avec les talibans, selon les Américains.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a estimé qu'en "hébergeant et en abritant" Zawahiri, les talibans ont "grossièrement violé l'accord de Doha" qui prévoyaient le départ des troupes Américaines d'Afghanistan.
Les accords de Doha
Les talibans ont aussi de leur côté accusé les Etats-Unis d'avoir dérogé à ces accords en menant une frappe sur leur territoire.
"De telles actions constituent une répétition des expériences ratées des 20 dernières années et sont contraires aux intérêts des Etats-Unis d'Amérique, de l'Afghanistan et de la région", a estimé le porte-parole des nouveaux maîtres de Kaboul.
Dans le cadre de l'accord de Doha, les talibans ont promis de ne pas laisser l'Afghanistan redevenir une rampe de lancement du djihad international mais selon les experts, le groupe n'a jamais rompu ses liens avec Al-Qaïda.