L'art comme moyen de résistance en Afrique
20 juin 2017Du 14 au 24 juin, la ville de Cologne est le centre de représentations théâtrales, spectacle de danse mais aussi littérature, film, art et discussions politiques. Lors du forum "Fake Democracy" (démocratie tronquée), beaucoup de questions ont été discutées concernant la définition de la démocratie. Notamment pour ce qui concerne les situations politiques dans plusieurs pays africains dans lesquels les présidents tentent ou ont tenté de prolonger leur mandat en violation la Constitution.
Pour ce qui est du Burkina Fasso, ce pays s'est libéré de la dictature en octobre 2014. Odile Sankara revient sur cette période où ce pays s'est défait de l'emprise de Blaise Compaoré.
"Quand on s’est libéré de Blaise, ça été un souffle nouveau. Et donc, forcément, les artistes aussi se sont retrouvés dans ce mouvement là de sursaut, de fierté, de libération – d’autant plus que ce sont les artistes qui étaient au devant du mouvement de libération contre le régime de Blaise Compaoré, donc le théâtre d’aujourd’hui. Voilà, on sent un foisonnement dans la créativité d’attaquer des sujets comme si on voulait continuer la révolution, comme si on voulait parfaire ce qui n’est pas fini d’être fait."
Pour Odile Sankara, c’est le fait de pouvoir être artiste qui lui permet de résister à toutes les situations délicates concernant les enquêtes sur son frère Thomas Sankara. C’est aussi le théâtre qui a été sa manière de se préserver pendant les 27 ans de dictature de Blaise Compaoré.
Tous les participants du forum étaient d’accord sur un point : au vu de la crise actuelle des démocraties occidentales, ce serait une erreur de penser adopter ce modèle tel quel en Afrique. Les démocraties en Afrique devraient donc créer leur propre modèle, éloigné de l'influence des anciennes puissances coloniales.