L'armée kenyane poursuit les voleurs de bétails
14 novembre 2012L'objectif est de ce deploiement est d'éviter un regain de tension. Certes l'armée est chargée de rétablir la sécurité dans cette région, mais elle est également chargée d'arrêter les bandits, retrouver le bétail volé, et tenter de récupérer les armes qui circulent en grande quantité dans la région. Mais cette armée sera-t-elle à même d'accomplir la tache qui lui est attribuée ?
« L'armée kenyane a la capacité et les ressources nécessaires pour venir à bout de la crise dans cette partie du pays. Les populations du nord-est du Kenya sont souvent victimes des bandits, de vols de bétails. Et il faut dire que les bandits utilisent des armes sophistiquées qui pourraient venir de la Somalie voisine. Lors du conflit dans l'ouest du Kenya, il y a 4 a 5 ans, on a fait appel a l'armée et en un rien de temps, elle était a même de ramener la sécurité dans la zone, » affirme Ocheng Ogodo, journaliste kenyan.
La population en colère
Le massacre des 42 policiers a crée un grand émoi dans le pays et suscité des questions :
« C'est une situation de grande tristesse, de regrets, où les gens pensent que le gouvernement a très peu agi. Et une chose qui met en colère les gens, c'est que ce sont de jeunes soldats n'ayant aucune expérience du terrain qui ont été envoyés sur le champ. Les Kenyans ne comprennent donc pas pourquoi les autorités policières ont envoyé ces jeunes-là alors qu'il y a des policiers plus aguerris avec des armements sophistiqués, » dit Ocheng Ogodo.
L'armée veut se venger
Au niveau de la police kenyane, nombreuses sont les personnes qui veulent se venger de la mort de leurs 42 collègues. A ce sujet, Samuel Toroei, responsable de la Commission kenyane des droits humains, met en garde contre de telles intentions :
« Un avertissement du genre n'est pas du tout sage. Peut-être que la police devrait exhorter les voleurs à arrêter leurs actes criminels, mais pas les menacer de mort car cela est contraire aux principes des droits humains. Les policiers sont autorisés à tuer en cas de légitime défense. Mais si les criminels sont arrêtés, alors ils devraient être traduits en justice. »
Près de 3 000 habitants de la région de Baragoi, où a eu lieu le massacre des policiers, ont pris la fuite. Ils disent craindre des représailles de la police.