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L'Albanie et la Croatie invitées à rejoindre l'OTAN

Konstanze von Kotze3 avril 2008

Deuxième jour du sommet de l'OTAN, l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord à Bucarest. La Macédoine, l'Ukraine et la Géorgie vont devoir patienter.

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Image : AP

Si l'on en croit les diplomates de l'OTAN, les discussions relatives au prochain élargissement de l'organisation ont duré jusqu'à la dernière minute. Au final cependant, les pronostics sont réspectés puisque sur les cinq candidats à l'adhésion, seules la Croatie et l'Albanie ont réussi à décrocher leurs tickets d'entrée.

Ainsi, pas de rebondissement de dernière minute en ce qui concerne la Macédoine. La Grèce est restée inflexible en maintenant son véto. Un contentieux oppose les deux pays à propos du nom "Macédoine" qu'Athènes revendique comme étant celui de l'une de ces provinces. Selon Jürgen Klimke, député du parti chrétien démocrate allemand, en ce moment à Bucarest, ce n'est cependant qu'une question de temps:

"Je ne pense pas que cela signifie que la Macédoine n'est pas la bienvenue. Nous lui avons fait savoir que son conflit avec la Grèce, nous empêchait, pour le moment, de donner une suite positive à sa demande. Mais il n'est pas dans l'intérêt de l'OTAN que la Macédoine se concentre sur les Russes et se tourne vers l'Est. La Macédoine doit être, comme tous les états de l'Europe du Sud, un état de l'ex-Yougoslavie qui s'intègre dans l'OTAN et dans l'Union européenne car la Macédoine appartient à l'Europe"


Pour la Géorgie et l'Ukraine, les jeux semblaient être faits depuis plus longtemps, malgré le soutien inconditionnel des Etats-Unis pour l'adhésion de ces deux anciens satellites de l'ex URSS. La France et l'Allemagne ainsi que plusieurs autres pays de l'Union européenne ont jugé que l'invitation à rejoindre l'OTAN était encore trop prématurée au vue de la situation intérieure des deux pays. Pour Vladimir Kotenev, ambassadeur de Russie en Allemagne, les conséquences de cet élargissement seraient catastrophiques pour les relations Occident / Russie:

"On nous dit que l'élargissement de l'OTAN sert la propagation de la démocratie et de la stabilité. Et on tente aussi de nous rassurer en prétendant qu'avoir des démocraties à sa porte est une bonne chose. Mais ce qui se rapproche de nos frontières c'est l'infrastructure d'un bloc militaire et politique. Des peuples entiers ne sont pas d'accord. Tout ça mine notre confiance en l'occident et pourrait bien sûr aussi constituer une menace claire pour la Russie. Voilà ce que j'entends par conséquences catastrophiques“

Le secrétaire général de l'OTAN, Jaap de Hoop Scheffer s'est cependant engagé à admettre, un jour, la Géorgie et à l'Ukraine dans l'Organisation. Le cas de ces deux pays devrait être revus en décembre prochain.

Les Etats-Unis et la République tchèque ont par ailleurs conclu un accord sur l'implantation sur le sol tchèque d'éléments du bouclier anti-missile américain.

Cet après-midi, les pays membres de l'OTAN débattront de l'engagement de l'alliance en Afghanistan.